Son père fut le batteur d’Alain Bashung, d’où le clin d’œil de
Joséphine Draï pour le titre de son one-woman-show. En poussant un peu plus
loin, elle aurait même pu l’appeler « L’imprudence » ! Car
imprudente, elle l’est jusqu’au bout de son diadème pour s’affubler d’une tenue
de princesse qui cache si peu ses rondeurs. Ajoutez à cela un chapelet de mots
crûs et un penchant assez naturel pour évoquer ses problèmes digestifs et vous
comprendrez que son personnage est plus proche de l’univers de Shrek que des
héroïnes de Disney. Dans ce spectacle, qui mêle sketchs et chansons, Joséphine
feuillette son journal intime. Celui d’une fille de son époque qui lutte contre
les kilos et la solitude, envoie des textos de détresse groupés à ses copines,
tente de trouver sa place dans une famille recomposée… Et se console de ses
déboires amoureux en se jetant sur les sucreries. Une Bridget Jones mais dans
le genre guerrière qui affirme qu’elle n’hésiterait pas à se battre avec Tsonga,
à la boulangerie, pour le dernier Kinder Bueno ! Et son féroce appétit ne
s’arrête pas aux barres chocolatées : « j’ai
balayé tout le panel des handicapés sexuels » confesse-t-elle. Truculente,
insolente, volubile, Joséphine s’autorise toutes les audaces… mais aussi
quelques moments de tendresse, notamment lorsqu’elle regrette que, côté
féminin, le rire ne soit pas toujours une arme de séduction : « J’ai déjà envisagé d’arrêter d’être drôle
parce que je veux des gosses ». On lui souhaite évidemment une joyeuse
marmaille mais son humour dévastateur manquerait sans doute dans le paysage…
Annie Grandjanin
Annie Grandjanin
Jusqu’au 29 décembre,
le dimanche à 18 heures, au Petit Hébertot, 78 bis, boulevard des Batignolles
75017 Paris. Tél. : 01.42.93.13.04. http://www.petithebertot.com
A noter que les
chansons du spectacle sont également disponibles sur l’album « Joséphine
Ose !».
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