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(c) Gabrielle Crawford |
Alors que le Châtelet affiche actuellement «
My Fair Lady », les spectateurs ont
pu applaudir, lundi dernier, une autre lady : Jane Birkin. Le temps d’une
ultime représentation d’
« Arabesque ».
Un spectacle qu’elle avait présenté en 2002 à l’Odéon avant de l’emmener dans
37 pays ! Pour ceux qui ont eu la chance de le découvrir à l’époque, l’émotion
est intacte. «
Je n’ai pas eu le
temps de dire merci à Serge » confie Jane. Pourtant, en permettant à
ses chansons de franchir les frontières, elle ne pouvait lui rendre un plus bel
hommage. D’autant que, grâce aux arrangements orientaux du violoniste Djamel
Benyelles, le répertoire de Gainsbourg semble animé d’une seconde vie. Vêtue
de noir, chaussée de babouches, Jane se balade ainsi d’ «
Elisa » à
« Baby Alone in Babylone » en passant par
« Couleur café » ou «
la chanson de Prévert » qu’elle
récite assise sur un coin de scène. Sans oublier le magnifique «
Amours des feintes » que Serge lui
avait offert, comme un ultime pied de nez au destin, avant de disparaître en
1991.
Avec ses fautes de syntaxe et son accent qu’elle n’a jamais
pu (ou voulu) abandonner, la chanteuse poursuit ainsi une conversation jamais
interrompue avec son pygmalion. Puis elle s’éclipse, le temps d’une composition
personnelle du groupe Djam & Fam qui l’accompagne, avant de revenir habillée
d’une longue robe rouge pour
« Les
dessous chics ». Et lorsqu’elle défait son chignon pour entamer une
danse syncopée sur
« Les clefs du
paradis », on est touché par la grâce un peu maladroite de cette
artiste sur qui les années passent sans jamais entamer sa générosité ni sa
simplicité.
« Merci d’avoir eu la
curiosité de venir écouter ce qu’une vieille anglaise peut encore faire sur
scène » dit-elle au public, manifestement émue. Après une version, a cappella, de
"La Javanaise », cette militante dans l'âme appelle à signer pour la
campagne d’Amnesty International. Une vraie lady !
Annie Grandjanin
une pensée pour sa fille aînée...
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