(c) Diane Sagnier |
Elle arrive sur scène pieds nus, dans une longue robe noire
et s’installe devant un piano à queue pour jouer des airs de Schumann. Puis
elle enchaîne avec ses chansons. Il y a chez Emily Loizeau quelque chose d’arachnéen
dans sa manière de tisser un lien avec le public, de l’envelopper pour mieux l’embarquer
dans son univers singulier. Celui d’une artiste à la fois mutine et grave,
fragile et forte, qui passe du chuchotement à un vibrato jazz ou à des envolées
plus puissantes, sans jamais tomber dans la démonstration. Lundi soir, la
chanteuse franco-britannique était de passage au Théâtre Déjazet, étape parisienne d’une
tournée baptisée « Piano Cello Tour ». Le propos ? Revenir aux
sources de son inspiration en revisitant, en formule acoustique, une quinzaine
de titres de ses trois albums (« A
l’autre bout du monde », « Pays Sauvage », « Mothers &
Tygers »), avec la complicité de son excellent violoncelliste Olivier
Koundouno. L’occasion pour les spectateurs de (re)découvrir les textes et les musiques de« Coconut Madam »,
« Comment dire », « Vole le chagrin des oiseaux »,
« Fais battre ton tambour »... Ce qui n’empêche
pas les deux musiciens de s’amuser sur scène en explorant de nouvelles
sonorités. On aimait déjà la créativité et l’originalité d’Emily depuis qu’elle
nous avait invités à la suivre, il y a quelques années, « A
l’autre bout du monde ». Cette fois, elle nous envoûte littéralement par sa simplicité. On vibre et on sourit avec elle, notamment
lorsqu’elle attaque un quatre mains au violoncelle pour le savoureux « Je ne sais pas choisir » ou qu’elle
nous offre une version inattendue et tout-à-fait réjouissante de « Gigi
l’Amoroso ».
Une soirée dont l’atmosphère rappelle parfois celle d’un
concert de musique de chambre. Mais une chambre dont toutes les fenêtres seraient
ouvertes pour laisser entrer la lumière, la chaleur du soleil et tous les
chants de Loizeau…
Annie Grandjanin
Annie Grandjanin
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