26 oct. 2018

Foé: un artiste en phase avec son époque

(c) Louis Canadas
Depuis la sortie de son premier album "Îl", au printemps dernier, Foé ne cesse d'alimenter les pronostics des médias.
Son flow qui le situe entre Stromae et Gaël Faye, son timbre étonnamment grave, capable de s'épanouir dans des envolées vocales quasiment lyriques sont déjà impressionnants. Ajoutez à cela une densité et une maturité dans l'écriture et la composition assez inattendues chez un garçon de tout juste 21 ans... et il n'en faut pas davantage pour ouvrir les paris sur son avenir artistique. Et, histoire de nourrir encore un peu le personnage, son nom de scène lui aurait été inspiré par Daniel Defoe, l'auteur britannique de "Robinson Crusoé".
Quant à son répertoire, bien malin celui qui aurait l'idée saugrenue de le faire entrer dans une case !
Pop, chanson, hip hop, électro ? Foé picore dans les multiples inspirations qui passent à sa portée. "Je m'arrive pas à m'inscrire dans un style. Je pense que c'est ça qui fait que différentes personnes arrivent à aimer mes chansons. Cette caractéristique peut faire ma différence aujourd'hui" expliquait-il récemment dans une interview.
Pour sa première date parisienne, le 17 octobre dernier, au Café de la Danse, le public a eu une sacrée surprise en découvrant Vianney, venu seul avec sa guitare pour interpréter quelques titres, en début de soirée ! "Je suis honoré d'assurer sa première partie" a confié l'auteur de "Je m'en vais".
Dans un décor stylisé, sensé représenter la chambre dans laquelle il a concocté les chansons de l'album, Foé évolue sur scène avec l'énergie de sa jeunesse. Entre rythmiques digitales et mélodies sophistiquées jouées sur son drôle de piano (rapporté de Toulouse), il passe des accents protecteurs de "Bouquet de fleurs", une chanson écrite pour sa petite soeur, au touchant "Mommy", au lyrisme envoûtant, entre rap et mélopées orientales, de "Nuria", aux interrogations de "Alors Lise", l'histoire d'un garçon qui s'est fait larguer pour une fille...
En rappel, il offre également une relecture inspirée du "Coup de soleil" de Richard Cocciante. De quoi faire encore grimper la température dans la salle... qui était pourtant à son maximum !
A l'instar de Tim Dup ou Eddy de Pretto, Foé semble rallumer, auprès des jeunes, une certaine flamme pour la chanson française.

En concert le 17 novembre 2018 au Cargo de Nuit à Arles, le 27 novembre à Cebazat (Le
Sémaphore), le 1er décembre au Charabia Festival de Reims, le 6 décembre au Trianon Transatlantique de Rouen, le 7 décembre au Café de La Marine de Sotteville-Lès-Rouen... 

18 oct. 2018

Nina Papa: "sans mes musiciens, je n'existerais pas".

(c) Jc Pouget
Elle est brésilienne mais cela fait quelques années déjà qu'elle a choisi de poser ses pénates dans la ville de Nice. C'est d'ailleurs dans les clubs de la Côte d'Azur que les amoureux de la bossa-nova ont pu apprécier cette belle interprète dans des reprises de Tom Jobim,  Gilberto Gil ou Vinicius de Moraes.
Après un premier album dans lequel elle rendait hommage à ses illustres aînés, Nina Papa vient de sortir "Evidência" dont elle a signé la plupart des textes. Douze titres qui balancent entre jazz et sonorités brésiliennes,  enregistrés avec un solide combo de musiciens (Marc Peillon à la contrebasse, Cédric Le Donne et Alain Ruard à la batterie, Franck Le Donne aux percussions), et la complicité de la compositrice et pianiste Béatrice Alunni, de l'inventif saxophoniste alto Baptiste Herbin et du grand batteur André "Dédé" Ceccarelli.
Outre "Evidência" qui donne son titre à l'opus, on craque littéralement pour le bienfaisant "Vento", le tourbillonnant "Férias", "Agora"... sans oublier une version aussi enlevée qu'originale de "La Javanaise" de Gainsbourg.
Rencontre avec une artiste solaire, quelques jours avant son concert parisien au Studio de l'Ermitage, le 24 octobre prochain.

Ton premier album est sorti en 2005 et celui-ci il y a quelques jours. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?
En fait, je n'ai jamais cru que c'était important de faire un album ! Il fallait que je rencontre les bonnes personnes et que je me sente prête.
Que cela apparaisse comme... une évidence ?
Tout-à-fait. C'était le bon moment pour moi.
Peux-tu nous parler de ta rencontre avec Béatrice Alunni ?
Elle était ma prof de solfège il y a deux ou trois ans. Avec elle, je me suis tout de suite sentie à l'aise. Elle a composé quasiment toutes les musiques des chansons originales de l'album (sauf "Easy Road", musique de Marc Peillon et "Brincar de amor"musique de Nina). La veille de l'enregistrement en studio, elle est arrivée avec la chanson "Ces mots pour toi" qu'elle a écrite en pensant à son amoureux ! C'est aussi elle qui a imaginé les arrangements sur "La Javanaise".
As-tu songé à d'autres reprises en français ?
Sur l'album, j'interprète également "Plus fort que nous" de Francis Lai, une chanson extraite du film "Un homme et une femme" de Claude Lelouch. Et, dans mon premier album il y avait "De t'avoir aimé" de Charles Aznavour. Mais j'avoue que chanter du Gainsbourg me faisait un peu peur. "La Javanaise" est une chanson tellement sensuelle et marquée par son auteur. J'aime la chanson française et des artistes comme Brel, Nougaro... Mais j'adore aussi "Happy" de Pharrell Williams.

Tu retournes parfois au Brésil ?
Je suis partie à l'âge de 19 ans mais j'essaie d'y retourner au moins une fois par an. Mes frères et mon oncle sont musiciens. J'ai débuté au Brésil dans une chorale. J'ai commencé à chanter des oeuvres de Villa-Lobos ou des airs d'opéra comme "La Bohème" de Puccini.
Sur scène, tu présentes tes musiciens en affirmant que, sans eux, tu n'existerais pas ?
Je ne suis pas musicienne. Je me vois plus comme une interprète et j'aime ça. Alors, sur scène, j'ai vraiment besoin d'eux. Ils sont devenus ma famille.
Une famille qui s'est agrandie avec l'arrivée du saxophoniste alto Baptiste Herbin ?
Je l'ai rencontré grâce à un docteur qui vit à Nice. Il aide les musiciens en les invitant régulièrement chez lui. J'y ai croisé Baptiste un dimanche... et le lundi, il était en studio avec nous ! C'est un artiste qui a vraiment quelque chose en plus. Il respire la musique...

- Album "Evidência" (Distribution Socadisc), disponible depuis le 28 septembre 2018
En concert le 24 octobre 2018, à 20h30, au Studio de l'Ermitage, 8, rue de l'Ermitage, 75020 Paris.
Tél.: 01.44.62.02.86. Prix: 15 € (13 € en prévente). http://www.studio-ermitage.com/