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(c) Frédérick Veset |
Neuf ans après cette profession de foi, Buzy revient avec le fougueux et pertinent "Cheval Fou" (le 14 juin prochain) dont elle a signé les textes et quelques musiques, tout en cédant la bride à des compositeurs comme Bertrand Belin, Arnold Turboust, Hervé Paul...Elle y donne également la réplique à la comédienne Anna Mougladis pour une vibrante "Prière" aux allures de mantra.
Une sortie qui coïncide avec la réédition de son ouvrage "Engrenages" aux Éditions L'Harmattan.
Rencontre avec une psychothérapeute pour qui la chanson est loin d'être un exercice anodin.
Dans la biographie qui accompagne ce nouvel album, vous évoquez une absence de motivation pour expliquer ces 9 ans de silence discographique ?
Je trouve que ce métier est encore plus compliqué qu'avant. J'exerce également le métier de psychothérapeute qui me prend beaucoup de temps et me satisfait pleinement. Je suis très exigeante. Je n'ai jamais fait un album pour faire un album !
La psychothérapie n'est pas vraiment une reconversion ?
Tout-à-fait. J'ai fait des études de psychologie, de médecine et j'ai passé une licence de lettres.
Vous avez également d'autres casquettes, non ?
Plus jeune, j'adorais regarder des comédies musicales avec mon père. J'étais fascinée par des danseurs comme Fred Astaire ou Cyd Charisse. Du coup, lorsque je suis arrivée à Paris, la première chose que j'ai faite a été de m'inscrire à des cours de claquettes, parallèlement à mes études de médecine. Au bout d'un an, je suis passée professionnelle et j'ai créé mes propres cours. Je fais aussi du dessin, des collages... Je n'aime pas faire tout le temps la même chose. A la longue, je m'ennuie...
Se pencher sur la psyché humaine et exercer le métier d'artiste ce n'est sans doute pas si éloigné ?
Bien sûr. Cependant, quand on est psychothérapeute, on reste dans l'ombre et à l'écoute des autres. Tandis qu'un artiste est dans la lumière et affiche un certain ego.
Dans votre parcours artistique, on sent que vous avez gardé vos distances avec le milieu du show-biz ?
Les années 80 étaient un peu une foire d'empoigne où je faisais figure d'extra-terrestre. Avec les labels, j'ai eu la chance de rester décisionnaire, on ne m'a jamais rien imposé. Ceux qui me suivent savent qu'ils ne me retrouveront pas chez Cyril Hanouna car je ne suis pas une bonne cliente. Lorsque je me lève le matin, je suis une psychothérapeute qui essaie d'aider ses patients et, le soir, je suis chanteuse.
Pouvez-vous nous parler de vos rencontres avec Arnold Turboust, Bertrand Belin et Anna Mougladis pour "Cheval fou" ?

Des concerts sont-ils d'ores et déjà prévus ?
Pas pour l'instant. J'attends de voir ce qui va se passer autour de cet album que j'ai entièrement produit. L'important pour moi était de faire un beau disque, un beau clip, un beau site...Je suis entière et je n'ai jamais fait les choses à moitié. Même si je prends un certain plaisir en interview je trouve que la scène est plus compliquée. Il y a toujours l'angoisse de l'échec.
Ce nouvel album a été qualifié de politique et poétique. Vous êtes d'accord ?
Je préfère sociétal et poétique. Dans la chanson "Expérience humaine", je parle de l'âge auquel il convient de faire un gosse, de se rencontrer, de bosser, de se quitter.... En consultations, les patients évoquent souvent la difficulté de vivre dans la société d'aujourd'hui. Je dirais que "Cheval Fou" est l'album de quelqu'un qui regarde...
- Album "Cheval Fou" (Differ-Ant), sortie le 14 juin 2019
- "Engrenages" (Éditions L'Harmattan), disponible depuis le 8 avril 2019.
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