(c) Nabil Boutros |
Rien de figé évidemment, dans ce "Trénet, le revenant", mis en scène par Serge Hureau et Olivier Hussenet, dans un esprit proche du music-hall, qui permet de (re)découvrir une quinzaine de titres allant de 1935 au début des années 70. Sur scène, trois solides multi-instrumentistes: Clément Caratini (orgue électrique, clarinettes, saxophone alto, piccolo...), Lionel Privat (guitares, mandoline, banjo, claviers, flûte à coulisse...) et Richard Dubelski (batterie, glockenspiel, tambourin, jazz flûte...) endossent à l'occasion des blouses médicales pour accompagner un Trénet vieillissant, campé par Serge Hureau. A ses côtés, Loïc Renard incarne les jeunes années du troubadour occitan. Côté décors, on joue la carte de la sobriété avec un rideau blanc permettant d'apprécier, en transparence, des tableaux particulièrement réussis comme la burlesque "Polka du roi" ou "Je chante" dans une version mi-parlée qui met l'accent sur un texte bien plus dramatique que dans nos souvenirs. On aime également le sportif et bucolique "Il y avait des arbres" que Serge interprète juché sur un vélo d'appartement, le choeur sur "L'abbé à l'harmonium", mais aussi l'émouvant "Quand j'étais p'tit je vous aimais..." dans lequel le poète confesse son penchant pour les hommes...
Tout au long de ce spectacle bien rythmé, on perçoit en filigrane la nostalgie de la jeunesse, la crainte de l'âge qui s'installe mais aussi le goût de Trenet pour la poésie surréaliste, voire onirique avec notamment "Le fils de la femme-poisson".
(c) Nabil Boutros |
- Jusqu'au 20 juin 2021, au Hall de la Chanson, Parc de la Villette (derrière la Grande Halle), 211, avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris. Tél.: 01.53.72.43.00. Informations sur le site www.lehalldelachanson.com
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