On se souvient encore de sa bouleversante interprétation de la chanson "Seulement connu de Dieu" (de Claude Lemesle et Charles Aznavour) dans le spectacle musical "Un été 44". Son premier EP, sorti en juin 2018, révélait de jolies mélodies pop et un incontestable talent pour l'écriture avec des titres comme "Pas grandir", "Deda" ou encore "Le Malamour".
En attendant l'album promis, Barbara Pravi nous fait patienter avec un autre EP "Reviens pour l'hiver" .
Cinq chansons teintées d'une délicate mélancolie, qui parlent de rendez-vous manqués ("Barcelone"), de la nostalgie des années folles ("Pigalle") ou des masques derrière lesquels on se dissimule trop souvent ("Personne d'autre que moi"). On tombe définitivement sous le charme...
- Lors de ton concert au Réservoir tu as dit que tu n'avais pas échappé à la règle de raconter ta vie dans un premier disque. C'est encore le cas pour celui-ci ?
Pour l'instant, je ne peux parler que de ce que je ressens. Je ne me sens pas juste si je raconte l'histoire de quelqu'un d'autre.
- Tu chantes encore sur scène la chanson "Le Malamour", sur la violence faite aux femmes ?
Bien sûr. Avec cette chanson, il s'est passé quelque chose qui m'a complètement échappé. J'avais besoin de reprendre confiance en moi et elle a eu cet effet là sur moi. J'ai aussi été invitée l'année dernière par Daphné Bürki dans le cadre de la journée de la femme. J'expérimente de plus en plus le pouvoir de la parole.
- Un héritage de ton père philosophe ?
L'amour des mots, sans doute. Mais les philosohes sont plus sur la pensée.
- Peux-tu nous parler de la photo de la pochette ?
Je suis fascinée par le ciel et les grands espaces. J'essaie toujours de réfléchir aux pochettes en terme de concept. J'aime cette idée de prendre les commandes... Je me sens parfois comme un chef d'orchestre. Cela m'a également fait penser aux Rochambelles, ces ambulancières et infirmières dont on a salué le courage dans le spectacle "Un été 44".
- Avec le recul, jouer dans ce spectacle a été bénéfique pour toi ?
Je ne serais pas la femme que je suis aujourd'hui si cela ne m'était pas arrivé. Je travaille d'ailleurs avec l'ingé son d'Un été 44. Il me suit depuis le début.
- Dans la chanson "personne d'autre que moi", tu parles de te mettre nue ?
J'ai du mal avec le mensonge. Sans doute parce que j'en ai abusé lorsque jétais petite. Aujourd'hui, je suis franche et directe, mais j'y mets les formes !
- le titre "La fête" est assez déroutant. On est loin des serpentins et cotillons ?
Je suis assez casanière. La fête pour moi, c'est voir quelques amis, lire ou observer la nature. Je suis une contemplative. C'est un titre que j'ai co-écrit avec mon complice Vincha.
- Dans le carnet où figure la liste des choses que tu rêves de faire, tu as pu en réaliser de nouvelles ?
Je suis allée au Canada. J'en rêvais depuis des années. J'ai aussi trouvé un tourneur. Je commence à m'intéresser au théâtre. J'avais aussi envie d'écrire pour d'autres. Je l'ai fait pour Chimène Badi, le Concours Eurovision Junior et j'ai aussi signé un texte ("Baraka") dans l'album "Bleu indigo" de Yannick Noah...Je me souviens que les premières années, j'étais malgré moi dans un esprit de conquête. Je me sens beaucoup plus sereine aujourd'hui.
- EP "Reviens pour l'hiver" (Capitol/Universal), sortie digitale le 7 février dernier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire