19 déc. 2015

Térez Montcalm électrise les standards français

L'air était doux mardi dernier à Paris, mais dès l'apparition de Térez Moncalm, après la belle et swinguante première partie assurée par Lucy Dixon, on a frôlé la surchauffe ! La chanteuse (et auteur compositeur) québécoise était en effet de passage au New Morning pour présenter son nouvel album "Quand on s'aime". Le premier en français depuis 12 ans.
Alors que l'on ne gagne pas grand chose à quitter son canapé douillet pour aller applaudir sur scène Diana Krall ou Madeleine Peyroux, Térez Moncalm, en live, c'est une vraie valeur ajoutée ! Entourée de sa "gang" de solides musiciens: Jean-Marie Ecay (guitare), Christophe Wallemme (contrebasse), Pierre-Alain Tocanier (batterie, percussions), sans oublier les talentueuses Géraldine Laurent au saxophone et Camelia Ben Naceur au piano, Térez a emballé le public avec son timbre rauque, sensuel et puissant.
Après le suave "Quand on s'aime" , elle a donné une sacrée poussée de sève aux " Feuilles mortes", à "Petite Fleur"," Que reste-t-il de nos amours ?"...
Avec cette superbe vocaliste de jazz,"Le temps s'arrête" , sans jamais se figer. Et que dire de "Chagrin d'amour", un texte inédit de Claude Nougaro qu'elle a mis en musique, de "Black Trombone" de Gainsbourg ou encore de "Docteur", l'adaptation française de "Fever" qui fait dangereusement grimper la température. D'ailleurs, la chanteuse a bien vite tombé la veste pour enchaîner les standards avec une énergie de rockeuse !  Même "La belle vie"dont on a connu des relectures parfois poussiéreuses retrouve ici une seconde jeunesse. Au passage, elle offre aussi un joli clin d'oeil à son compatriote Jean-Pierre Ferland avec "Que veux-tu que je te dise ?".
"On peut marcher sous la pluie, prendre le thé à minuit... on peut voler de soleil en soleil à minuit...quand on s'aime" dit la chanson de Michel Legrand. Nous, en sortant du New Morning, on avait un peu retrouvé cette légèreté, cette joie de vivre qui nous ont tant manqué ces dernières semaines...

Album "Quand on s'aime" (Avalanche Production/L'autre Distribution)

14 déc. 2015

Chanson Plus Bifluorée: les virtuoses de la parodie chantée

(c) Didier Pallagès

Depuis leurs débuts, il y a "25 ans !... et des brouettes" comme l'annonce le titre de leur spectacle, ces joyeux complices renouvellent le genre de la parodie chantée, tout en prêtant leur swing à quelques fleurons du patrimoine. Et leur fantaisie débridée est sans limites. Pas même vocales puisqu'ils passent du rock à la variété, au slam, au jazz ou au lyrique avec la même virtuosité. On se souvient de cette relecture, de haute volée, de "Sound The Trompet" d'Henry Purcell !
Des parodies dont ils proposent ici une sorte de best of. Sur scène, Sylvain Richardot, Michel Puyau et Xavier Cherrier revisitent leurs grands  "classiques" comme "Le moteur à explosion" créé à l'origine pour quatre voix (à l'époque où Robert Fourcade, dit Boubou, était encore à leur côté), "Le tango corse", "Quand un soldat" de Francis Lamarque, "La Marseillaise de la Paix" ou le décapant "Je fais la vaisselle" sur l'air de "J'ai encore rêvé d'elle" (du groupe Il était une fois)...Tout en offrant des sketches visuels et sonores délirants. On participe ainsi, avec une certaine délectation, au stage folk dont une session est consacrée à l'art de peler les noix. On retrouve aussi le fameux 'Ipo I taï taï yé", le numéro de ventriloquie de Pat et Marconi, le radio-crochet...sans oublier le "shaker à chansons", un exercice qui consiste à mélanger les textes et mélodies de standards de la chanson.
Vingt cinq ans ... et des brouettes de carrière, mais Chanson Plus Bifluorée n'a pas pris une ride.
Bien sûr, on aurait aimé entendre "Honte à la trompette", "Aimé" ou "Les micro-ondes", mais  il fallait bien réserver quelques pépites pour le prochain quart de siècle...

Jusqu'au 24 janvier 2016, du jeudi au samedi à 21 heures, le dimanche à 15 heures (relâches les 24, 25 décembre et les 15 et 22 janvier). Dates supplémentaires les 22, 23, 29 et 30 décembre.
Au Théâtre La Bruyère, 5, rue La Bruyère, 75009 Paris. 
Tél.: 01.48.74.76.99. www.labruyere.com

8 déc. 2015

Luce fait le show

(c) Paul Rousteau
"Je suis émue d'être là ce soir" confiait Luce, lors de son récent concert parisien, au Théâtre Antoine. Une émotion palpable dans la salle. Mais le rire était là aussi, libérateur. Il faut dire qu'en ces temps douloureux, les chansons de Luce ressemblent à des bulles d'oxygène, colorées, joyeuses avec quelques accents mélancoliques ou coquins. Des titres tirés principalement de son second opus "Chaud", le premier "Première phalange" n'ayant pas vraiment rencontré son public, comme on dit pudiquement. On se souvient de ses prestations loufoques dans l'émission "Nouvelle Star" dont elle est sortie victorieuse en 2010. Depuis, la demoiselle a perdu quelques rondeurs mais affiche toujours ce côté gamine espiègle et dissipée. Sur scène, elle forme un solide et énergique duo guitare-voix avec le talentueux Mathieu Boogaerts (compositeur et réalisateur de l'album). Ces deux-là se sont bien trouvés ! Dotée d'une voix claire et d'une élocution impeccable, Luce s'amuse avec l'ambigu "Chat doux", vante ouvertement les plaisirs de la chair dans "Le feu au cul", nous embarque dans une dansante "Polka", remet au goût du jour les sonorités sixties avec "Let's go",  tout en offrant un délirant duo sur le fameux "Paroles, paroles", immortalisé par Dalida et Delon. . Puis elle s'interroge avec "Ton crâne" et se fait plus tendre pour le touchant "Dans ma maman". Entre deux chansons, les deux complices échangent des répliques drôles et décalées. Un bien joli moment de divertissement.

En tournée:  le 16 janvier 2016 au Théâtre de Fontainebleau,le 23 janvier à Amiens (80), le 28 janvier 2016 au Centre Culturel d'Avermes (03), le 30 janvier à Magny Le Hongre (77), le 6 février à Argenteuil (95), le 5 mars à Reyrieux (01), le 25 mai à Le Blanc (36)...