(c) Betül Balkan |
- Cet album a été enregistré dans des conditions difficiles, non ?
Nous l'avons enregistré en mars dernier ! Après, il a fallu jongler pour le mixage et le mastering s'est fait à distance.
- S'attaquer à Brel après Barbara, c'est un sacré défi ?
C'est vrai que voir un homme reprendre Barbara, ce n'était déjà pas évident mais je pense que j'ai réussi à convaincre. Lorsque je suis sur scène, je ne me considère ni comme un homme, ni comme une femme. Quand on arrive à s'affranchir de ces barrières, cela semble plus facile. Le critère était que je puisse m'approprier sensiblement les chansons. Je suis dans une dynamique qui consiste à servir le propos. Ce qui me guide, c'est la sincérité. Avec de tels artistes, on ne peut pas faire moins bien. J'ai donc choisi de proposer quelque chose de différent.
- Comme la version tout en douceur de "Mathilde" ?
J'ai essayé de trouver le bon axe. C'est parfois difficile avec Brel car son image est tellement forte. Certains arrangements ont parfois un peu vieilli. Nous avons opté pour des sonorités plus contemporaines.
- Il y a aussi "Gauguin", une lettre à Jacques Brel écrite et composée par Barbara.
Je crois que ce titre n'existe pas en version studio mais seulement sur un live. C'est une chanson très particulière, écrite comme une lettre.
- Vous avez fait quasiment un travail d'historien ?
C'est un bien grand mot ! Je veux rester à ma place. Mais cela faisait aussi partie de la démarche et ça la rendait encore plus passionnante. En concert, il y a d'ailleurs des projections et des extraits audios.
- Vous pouvez nous parler du sous-titre "des échanges, de présences et d'absences" ?
Il correspond à mon état d'esprit du moment et illustre le visuel de l'album où on voit trois chaises vides.
On échange avec eux mais on ne se met pas au même rang. J'ai imaginé trois catégories de chansons: des histoires d'amants, des histoires d'amour et des textes qui parlent des disparus. On peut évidemment parler de concept, même si je n'aime pas beaucoup de mot. En fait, j'ai essayé de m'approprier les chansons pour y mettre un peu de mon histoire. C'est la seule contrainte que je me suis imposée. J'ai tellement de respect pour ces deux artistes qu'il fallait que je trouve une vraie sincérité au fond de moi. J'ai toujours été impressionné par le public de Barbara. Elle écrivait je mais cela faisait écho auprès de chacun d'entre nous. A l'instar d'artistes comme Nina Simone ou Angélique Ionatos, elle exprimait ses fêlures avec dignité. C'est ce qui me touche et que je me suis efforcé d'exprimer. J'ai beaucoup appris avec ce projet.
- Vous allez bientôt le porter sur scène ?
J'ai hâte. Parce que quand on rencontre le public, il y a un véritable partage.
En concert à Paris, le 26 janvier 2021, à 20h, au Bal Blomet. 33, rue Blomet, 75015 Paris. billetterie sur www.balblomet.fr
En tournée: le 22 janvier 2021 à Argenton-sur-Creuse (36), le 23 janvier à Marly-le-Roi (78), le 5 février à Loctudy (29), les 24 et 25 février à Bayonne (34), le 26 février à Jurançon (64), le 27 février à Castelginest (31), le 11 mars à Biarritz, le 12 mars à Montignac, (24), le 13 mars à Pavaillac (24), le 9 avril à Saint-Cyr-sur-Loire, le 10 avril à Champigny-sur-Veude (37)...
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