« On dit que je
suis une chanteuse réaliste. C’est faux ! Pour les textes, je me suis
souvent inspirée de mes lectures. En fait, je suis une chanteuse romanesque ! »
s’amuse Juliette en préambule de son spectacle de lectures «Le Tigre Mondain ». Un
exercice auquel elle s’était déjà livrée en octobre 2000, sous les voûtes
historiques de la
Conciergerie. A l’époque, elle avait puisé dans des fabliaux paillards
du Moyen-âge. Cette fois, dans le cadre plus conventionnel d’une scène de
théâtre -mais peut-on parler de convention lorsqu’il s’agit de Juliette ?-, elle
nous invite dans son salon, façon boudoir rococo. Bien sûr, l’artiste ne se
prend ni pour Madeleine de Scudéry, ni pour la Marquise de Rambouillet ! Ce
rendez-vous est avant tout l’occasion de présenter quelques morceaux choisis parmi ses
auteurs « chéris » : Geoffroy Monde, Jules Renard, Dino Buzzati…
Des récits entrecoupés de petites sentences assassines, d’apartés cocasses ou
d’anecdotes qu’elle distille avec un talent certain de comédienne. Mutine, elle
s'inquiète de la présence d’enfants dans la salle avant de
feuilleter l’impudent « Manuel des
civilités pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation »
de Pierre Louÿs. Evidemment, cette épicurienne qui goûte les bons crûs autant
que les mots d’esprit, ne résiste pas au plaisir d’ironiser sur l’ouvrage
« Moi Zlatan Ibrahimovic ».
Un « auteur » suédois plus populaire dans les tribunes des stades de
foot que dans les rangs de l’Académie Française ! Un prétexte pour attirer
notre attention sur un autre versant de l’écrit sportif avec la désopilante et
onirique épopée de « La Passion
considérée comme course de côte » d’Alfred Jarry.
Un vrai festin
littéraire dont les ingrédients changent chaque semaine, puisque Juliette
pioche, au gré de sa fantaisie et de son humeur, parmi les ouvrages qui l'entourent. On songe évidemment à cette citation de Jules Renard: « Quand je pense à tous les livres qu’il me reste à lire,
j’ai la certitude d’être encore heureux »…
Annie Grandjanin
Annie Grandjanin
Chaque lundi à 20h30
jusqu’au 25 mars. Théâtre des Mathurins, 36, rue des Mathurins 75008 Paris. Tél. :
01.42.54.90.00
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire