Qu’elle nous invite à partager son « festin », nous
ouvre sa boîte à « Bijoux &
Babioles » ou nous embarque dans la Fantaisie Héroïque de « Mutatis mutandis », on a toujours eu pour Juliette les
yeux de Chimène. Alors, quand elle lève le voile sur « Nour », on déchire l’enveloppe de ce nouvel opus avec la
fébrilité d’un gamin le soir de Noël. Et, une fois de plus, la chanteuse est à
la hauteur de notre attente. De la petite valse nostalgique d’« Au
petit Musée » qui présente ces collections qui ne valent pas un
rond au tonitruant « Belle et
Rebelle » en passant par les vaines tentatives de la « Veuve
Noire » pour se débarrasser d’un encombrant mari, les accents
hard-rock de « l’Eternel féminin » ou l’émouvante « Petite robe noire » qui dénonce en filigrane les
violences conjugales, Juliette nous bouscule et nous transporte dans son
univers fantasque, féroce et tendre. On s’amuse aussi lorsqu’elle tord le cou
aux comptines enfantines avec « La
légende » (écrite par Jacques Faizant) ou revisite le chant marin dans
« Jean-Marie de Kervadec » sur
un texte signé François Morel. Insolente, elle s’autorise même un exercice
assez scabreux en vantant les délices des « Doigts
dans le nez ». « Cela
faisait longtemps que j’avais envie de donner à un album mon nom de famille. Parce
que je ne suis « connue » que par un prénom » confie-t-elle.
Nour qui signifie Lumière de la religion
est la première partie de Noureddine, un nom hérité d’un grand-père kabyle. Il
est aussi et surtout, le titre phare de l’album. Une chanson qui
irradie l’humanité et la tolérance pour ceux qui, lorsque la petite flamme
devient vacillante, demandent le droit d’éteindre eux-mêmes la lumière…
Annie Grandjanin
Annie Grandjanin
« Nour »
(Polydor/Universal)
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