(c) Pascal Lafay |
On se souvient de ses excellents spectacles « Gueules de Piaf », « Au bon petit Charles » « Les habits du dimanche »…Des habits, Serge Hureau en a endossé quelques-uns depuis ses débuts :
chanteur, comédien, professeur au Conservatoire National d’Art Dramatique où il
enseigne la chanson, metteur en scène, fondateur en 1990 du « Hall de la
Chanson »… Depuis que ce dernier s’est installé, au printemps, dans le
Pavillon du Charolais à la Villette, il est devenu le dirlo, comme il se nomme
lui-même, de ce théâtre de 140 places consacré à la chanson, du Moyen Âge à nos
jours. Au programme : spectacles, concerts, installations sonores,
conférences chantées… mais aussi des stages de formation, en partenariat avec
l’Education Nationale. « Les
musiques actuelles ont un avenir et un passé » confie-t-il. « Il y a quelques jours, nous avons
proposé un spectacle sur la chanson et
Jean Cocteau, qui était fou de jazz. Il a écrit pour Marianne Oswald, « l’ancêtre »
des slameurs ! ». Et ce sont toutes ces références et anecdotes
sur le patrimoine qu’il connaît si bien qui font le régal des jeunes de l’Ecole
Supérieure de Musique qui viennent ici. A découvrir, dès le 11 novembre, « Parade
Fauve », une création sur les chansons de la Grande Guerre. « Des textes intimes des poilus qui
parlent du manque d’hygiène et d’amour, du désir, de la peur… ». Toujours
en novembre, Mona Heftre et Michel Hermon interpréteront en alternance des
titres de Léo Ferré. Des spectacles appelés à tourner dans toute la France.
« Nous, ce que l’on
veut, c’est apporter un point de vue, un angle, un regard » ajoute
Serge Hureau. Ainsi, il rappelle le sort peu enviable des femmes dans
les chansons réalistes, la récupération par le folklore enfantin de morceaux pour
adultes comme « Ah, vous dirais-je
maman » ou encore le fameux « Malbrough s’en va-t-en guerre ». «Une chanson adorée des
enfants, qui parle de mort et de deuil. Mais qui a, en ce sens, une fonction
éducative ». Et d’ajouter :
« la chanson est un objet qui rassemble. Elle est l’illustration d’une époque, d’une génération. D’ailleurs, les anglais ne disent pas patrimoine, mais héritage ! »
(c) Pascal Lafay |
Un héritage qu’il s’attache à transmettre et partager, avec
une esthétique contemporaine, en insistant sur l’importance du métissage « Plus nous sommes mélangés, plus nous
sommes cultivés ! Il faut des Peter
Gabriel à la chanson française ! »
Annie Grandjanin
Annie Grandjanin
Le Hall de la Chanson,
Pavillon du Charolais, Parc de la Villette, 211, av. Jean-Jaurès 75019 Paris.
Infos et réservations : 01.53.72.43.01. Par mail : reservation@lehall.com
site : www.lehall.com
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