6 avr. 2021

Seb Le Bison: "On ne joue pas une musique pour les gens assis"


(c) Alain Fretet

En avril 2016, le groupe Western Machine avait sorti un premier album baptisé "From Lafayette To Sin City". Du rock fougueux comme ces chevaux attirés par l'odeur et la poussière des grands espaces. Derrière les rênes: Seb le Bison (guitariste et chanteur), François Jeannin (batteur remarqué au sein de Paris Combo) et Jésus La Vidange (à la basse). Pour "Shots Cuts", le nouvel opus (dans les bacs le 14 mai prochain), Taga Addams a remplacé Jésus à la basse mais un même souffle de liberté accompagne des titres comme "Going Back To Hollywood", "Betty Jane", "Western Dream", "Run Run" ou l'efficace reprise de Tom Petty "I Won't Back Down". Un souffle auquel le saxophoniste Mat le Rouge n'est peut-être pas étranger.
Entretien avec Seb le Bison (également aux commandes du label Bullit Records), entre deux riffs avec ses complices, dans un studio à Saint-Ouen. 
Seb Le Bison (c) Didier Bonin



- Western Machine, c'est avant tout une histoire de copains ?
Pour moi, l'aspect humain est essentiel. C'est comme une sorte de famille. Il faut que ça se passe comme ça, sinon un groupe ne tient pas.

- Vous avez pourtant  perdu Jésus en route ?
Il s'agissait de Marion qui se déguisait en homme sur scène. Elle a choisi de se consacrer à d'autres projets. Nous avons passé une annonce et Taga s'est présentée.

- Mat le Rouge, le saxophoniste,  prend une place de plus en plus importante dans l'aventure Western Machine ?
Au départ, nous sommes un trio et nous avons des musiciens supplémentaires sur les albums. Pour "Short Cuts", il y a le trompettiste Andrew Crocker et Mat au sax.  C'était un choix volontaire de ne pas le rattacher parce qu'il est tellement bon que son planning est plutôt chargé. Mais l'histoire fait qu'il existe vraiment dans le groupe. La porte reste ouverte...

Taga (c) Didier Bonin
- L'album sort sur votre propre label, ce n'est pas compliqué à gérer ?
 Mon héros, c'est Duke Ellington. Il a réussi à monter son entreprise tout en menant la carrière que l'on connaît.  Moi, l'image de l'artiste incapable de s'occuper de lui-même, j'en ai un peu marre.

- C'est une liberté mais aussi une contrainte ?
Il faut accepter de vivre plus chichement. Diminuer son envie de consommation en se disant que c'est le prix à payer. 

- Dans votre premier album, certains titres
faisaient  référence à des titres de films avec un net penchant pour ceux de Jim Jarmush ?
 La première fois que j'ai vu "Mistery Train", j'ai été totalement impressionné. Jarmush, c'est de la pure poésie.

- Les compositions et les textes se font toujours de manière collégiale dans le groupe ?
François Jeannin (c) Alain Fretet
Nous sommes très fans de la culture alternative. C'est notre mode de fonctionnement. Moi, j'arrive avec une idée, un riff. François écoute et on met en place un groove avec une première grille. Après, chacun joue ses parties.

- Pour "Short Cuts" vous avez franchi l'Atlantique ?
L'album a été enregistré à Montreuil mais c'est un ingé son américain qui a réalisé le mastering. Quant au mixage de "Going Back To Hollywood", il a été fait à Los Angeles. Nous sommes des cow-boys français, avec notre accent et on l'assume. Mais on regarde à l'Ouest ! 

- C'est dans cet esprit que vous portez des costumes sur scène ?

Nous sommes costumés, pas déguisés ! C'est important le côté visuel. Moi, le look jean-basket, je ne suis pas fan, sauf lorsqu'il s'agit des Ramones. Je fais beaucoup de cabaret, notamment avec ma compagne Juliette Dragon qui monte des revues burlesques. Lorsqu'on se produit sur scène, il faut sortir un peu de la réalité, faire le show. On ne joue pas une musique pour les gens assis.




- Album "Short Cuts" (Bullit Records), 
disponible le 14 mai 2021
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1 commentaire:

  1. Une vraie interview travaillée approfondie annie connaît toujours son sujet pour poser des vraies bonnes questions bravo et un grand merci . Zouzou

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