24 juin 2013

Le joyeux swing de Lucy Dixon

Son nom ne vous est peut-être pas très familier mais vous connaissez sûrement sa silhouette ! Lucy Dixon a en effet intégré la troupe de Stomp à ses débuts en 1995 et assuré notamment la première tournée européenne. Mais cette pétillante anglaise n’a pas toujours chaussé les godillots de ces virtuoses de la danse et des percussions. Auteur, compositeur, chanteuse, chorégraphe… Lucy affiche un sacré cursus. « Quand je suis sortie de l’école, mon premier engagement a été pour le Lido à Paris. Je suis partie au bout d’un an car je ne voulais pas jouer la Bluebell toute ma vie ! » Elle rejoint alors le « West End » de Londres où on la retrouve à l’affiche de Cats, Follies, Metropolis, le Ballon Rouge…En province, elle incarnera également Sally Bowles dans le Cabaret mis en scène par Tim Flavin.
«Lorsque j’étais en tournée avec Stomp, j’ai écrit un certain nombre de chansons dans les chambres d’hôtels, se souvient-elle. C’est un ami qui m’a poussée à les enregistrer ». Elle sort donc un premier opus en 2006 « Me Is You Now » (Cristal Records) bien accueilli par les radios, puis en 2011, « One Too » (Plus Loin), un projet basé sur l’improvisation jazz, électro et pop, concocté avec la complicité de l’iconoclaste Professeur Inlassable.
Mais l’artiste rêve d’autre chose : « Ce qui me passionne, c’est de faire vivre les chansons sur scène». Entourée de solides musiciens issus du jazz manouche, elle a donc cherché… et trouvé une formule qui colle à son sens aigu du rythme et du show. Swinguant avec une belle et joyeuse énergie, elle revisite des standards de jazz des années 40 (qu’elle mêle de compositions personnelles) tout en s’accompagnant de percussions et de numéros de claquettes. Et le charme opère dès les premières mesures ! En attendant la sortie d’un nouvel album, prévue en janvier prochain, Lucy Dixon se produit le 3 juillet, dans le cadre intimiste de l’Orphée. Un bar qui fut paraît-il la garçonnière de Cocteau et Jean Marais…
Annie Grandjanin

Les 10 septembre, 14 octobre et 21 novembre, à 20h30, au Sunset, 60, rue des Lombards 75001 Paris. Infoline: 01 40 26 46 60. 

18 juin 2013

Johnny Hallyday: respect

A Bercy, où il donné trois concerts et célébré ses 70 ans, c’est le mot qui vient tout de suite à l’esprit. Respect pour un artiste qui entretient généreusement la flamme depuis 50 ans. Fidélité aussi car les chanteurs qui bénéficient d’une telle cote de popularité auprès de leur public et depuis si longtemps ne sont pas légion ! Des incontournables sosies aux admirateurs de la première heure, ils étaient tous là pour fêter leur idole. Une idole qui s’est offert un bain de foule sur « « Que je t’aime » avant de rejoindre la scène où l’attendaient ses musiciens. Tout de cuir vêtu, Johnny a enchaîné les classiques : « Allumer le feu », « Ma gueule », « Marie » ou encore « Je te promets », un titre sur lequel on a perçu quelques faiblesses vocales. Grandiloquent sur « Diego », interprété avec l’Orchestre de Paris, dirigé par Anne Gravoin, il s’est même offert quelques déhanchements suggestifs… avec son pied de micro ! Après un hommage appuyé à son ami Michel Berger avec le superbe « Quelque chose de Tennessee », Florent Pagny est venu lui donner la réplique sur « 20 ans » (écrit par Miossec) tandis que des photos de ses jeunes années défilaient sur un écran géant. « Grâce à vous, on a toujours 20 ans » confesse-t-il à la foule qui l’acclame, avant de céder la scène à ses trois choristes, excellentes dans une reprise du symbolique « Respect » d’Otis Redding. Un titre qui donne le ton d’une seconde partie plus convaincante. Car, c’est bien  lorsqu’il revient à ses fondamentaux, des morceaux avec lesquels il a débuté sa carrière, que Johnny touche au cœur. Sur une scène mobile, en formation acoustique, dans une tenue un poil plus sobre,  il retrouve ses accents de  crooner dans une séquence « souvenirs, souvenirs » avec un clin d’œil à Elvis Presley et quelques succès des années 60 : « Retiens la nuit » (de Charles Aznavour), « Tes tendres années », « Laisse les filles » « Si j’étais un charpentier », « Joue pas de rock’n roll »…
Accompagné au piano par Yvan Cassar, il termine son concert (plus de deux heures !) par un vibrant « Quand on a que l’amour ». Car c’est incontestablement l’amour qui porte Johnny depuis plus de cinq décennies. Celui qu’il n’a jamais cessé de prodiguer  à ses fans…qui lui rendent au centuple. Et qu’importe les rendez-vous ratés, les soucis de santé, la « gueule » burinée et le poids des ans. Sur scène, l’artiste ne s’est jamais économisé. Car, comme l'indique le titre de sa tournée Born Rocker Tour, il est né pour ça !
Annie Grandjanin

En tournée :  le 18 juin à Vienne, le 21 à Rouen, le 23 à Namur, les 25 et 26 à Monaco et le 27 à Nîmes.

16 juin 2013

Cinq de Coeur rafle la mise


Avec sa dernière création « Métronome », ce quintette a cappella (2 sopranos, 1 contralto, 1 ténor et un baryton-basse) nous embarque une fois de plus dans son univers débridé. Embarquer n’étant pas à prendre au pied de la lettre puisque l’histoire raconte justement les mésaventures de cinq usagers bloqués dans le métro!
Sur le quai : une femme d’affaires, une fliquette, une dépressive, un touriste candide et un crooner raté, reconverti dans l’animation de banquets de mariages, attendent désespérément une rame. L’occasion pour ces victimes de la grève, de se livrer à de réjouissants intermèdes musicaux. Habilement mis en scène par Pascal Légitimus, les chanteurs et comédiens puisent dans un répertoire aussi vaste qu’éclectique : Verdi, Nino Rota, Pergolèse, Claude François, Michael Jackson, Ravel, Gainsbourg, les Bee Gees, Donna Summer, Pierre Vassiliu, Quincy Jones…Il faut les voir passer du « Messie » de Haendel à « Laisse-moi kiffer » de Diam’s pour réaliser à quel point ces virtuoses, dotés d'une parfaite technique vocale, ne se prennent décidément pas au sérieux. Ajoutez à cela un humour très urbain qui évite toute vulgarité, et vous comprendrez que se retrouver bloqué avec Cinq de Cœur est loin d’être une galère…
Annie Grandjanin

Jusqu’au 4 août, du mardi au samedi à 19 h, mat. dimanche à 15 h, au Théâtre Rive Gauche, 6, rue de la Gaîté 75014 Paris. Tél. : 01 43 35 32 31. www.theatre-rive-gauche.com