11 mars 2016

Manu Katché : "J'ai très envie de refaire One Shot Not "

(c) Visual
Considéré comme l'un des batteurs les plus doués et les plus influents de sa génération, Manu Katché a également coiffé les casquettes d'auteur, compositeur, homme de télévision...
Il sort aujourd'hui "Unstatic", son sixième album solo,  avant de se produire à l'Olympia, le 7 avril prochain. Un concert unique, intitulé "Manu Katché and Friends", où il partagera la scène avec Sting, Stephan Eicher, Richard Bona, Raul Midon et la chanteuse Noa.



Lors de notre dernière entrevue, vous veniez de publier "Road Book", un livre dans lequel vous évoquiez vos rencontres avec Sting, Peter Gabriel, Herbie Hancock, Marcus Miller... Peut-on imaginer un tome 2 consacré aux années françaises ?
Absolument. Dans le premier ouvrage, j'avais débuté par le côté américain qui fait rêver. Là, j'ai commencé doucement à écrire la suite.
Pouvez-vous nous parler de vos retrouvailles avec le Michel Jonasz Quartet ?
Nous n'avions pas joué ensemble depuis trente ans ! Nous avons tout de suite retrouvé nos codes. C'est drôle comme l'esprit peut être précis. C'était comme avant, avec encore plus de plaisir.
Que signifie le titre "Unstatic" ?
En fait, c'est un mot qui n'existe pas. Mais, étonnement, il évoque plein de choses. Libre à chacun de trouver sa définition. C'est ouvert !
A un journaliste qui vous qualifiait d'homme-orchestre, vous avez répondu que vous vous sentiez plutôt comme un coloriste. C'est vrai ?
Je trouve que cela me va mieux, même si homme-orchestre est plutôt flatteur. Cela veut dire que je me suis mis en danger.
Pour l'Olympia, vous avez prévu des places VIP dont les bénéfices financeront les études musicales de jeunes défavorisés ?
Quand on arrive à un certain âge, on a envie de transmettre, de montrer que rien n'est inaccessible. J'en suis un peu la preuve. C'était notamment le message de "Road Book". Prouver qu'en bossant, tout est possible. Il faut oser.
Vous avez la réputation de changer de musiciens à chaque album. Ce n'est pas le cas ici ?
C'est vrai que j'aime bien jouer avec des musiciens différents. Cela donne une nouvelle dimension. Un disque, c'est comme une empreinte. Mais là, je joue avec les musiciens qui m'ont accompagné en tournée (le trompettiste Luca Aquino, le saxophoniste Tore Brunborg et Jim "James Watson aux claviers). J'ai juste demandé au tromboniste Nils Landgren et à Ellen Andrea Wang, une jeune contrebassiste norvégienne de nous rejoindre. Cette dernière à une approche différente de cet instrument qui est plutôt à tendance masculine.
Quel a été le déclic pour passer de la batterie à la composition ?
J'ai toujours écrit de la musique. Mon premier instrument, c'était le piano. Le problème, c'était de me jeter à l'eau. Au début, je n'étais pas sûr d'en être capable, je me voyais comme un essayiste. J'ai appris beaucoup de choses, dans divers styles, avec des artistes qui n'étaient pas des débutants !
Au-delà de ces expériences musicales, j'ai rencontré des gens incroyables avec une philosophie de vie très poussée. J'avais juste besoin de comprendre et de grandir. C'est au cours de la tournée Brand New Day avec Sting, que j'ai eu envie de passer à autre chose, de prendre un peu les rênes. Après, il fallait trouver des musiciens n'ayant pas forcément le même background que le mien et qui seraient prêts à jouer avec moi.
En parlant de reprendre les rênes. Qu'en est-il des rumeurs annonçant un retour de l'émission "One Shot Not" ?
Il y a en effet une demande pour relancer la production de l'émission et j'y travaille. J'aimerais faire quelque chose de plus intimiste, plus unplugged. J'avais eu cette idée avec Kasabian et Bruno Mars. Mon souhait serait de développer cette forme de relecture musicale. Je me souviens qu'au début, les gens écorchaient toujours le nom de l'émission. J'ai très envie de refaire One Shot Not. Cela m'apportait beaucoup musicalement et j'y prenais du plaisir...
(c) Visual
Aucune chance, en revanche, de vous revoir dans le fauteuil du jury de La Nouvelle Star ?
Non. J'y suis resté 4 ans mais c'est fini. Cela m'a permis d'avoir une petite vitrine, même si ce n'était pas calculé.
Le 7 avril, sous serez entouré de votre famille musicale ?
C'est mon premier Olympia en tant que leader. Je fêterai la sortie de l'album,entouré de gens avec lesquels j'aime jouer et qui sont importants dans ma vie artistique.

Le 7 avril 2016, à 20 heures, à l'Olympia, 
28, Bd des Capucines, 75009 Paris. Tél.: 08.92.68.33.68.
www.olympiahall.com
En tournée: le 18 mars à Rennes, le 27 mars au Palais des Sports de Mégève, le 3 mai au "Mai Jazz" de Stavanger, le 4 mai au Fasching de Stockholm, le 5 mai au Nasjonal Jazzsene d'Oslo, le 13 mai à Chartres, le 20 mai au Karavan Théâtre de Chassieu...
Album "Unstatic" (Anteprima/Musicast).