Elle s'était déjà amusée à transformer la salle Gaveau en garage. Cette
fois, pour son concert parisien, vendredi dernier, Juliette a installé une
annexe de commissariat de police sur la scène du Châtelet ! Toujours prompte
à faire passer quelques messages, elle a évoqué son grand-père kabyle, devenu
commissaire divisionnaire, tout en rappelant son patronyme : Noureddine. « Il signifie lumière de la religion.
J’ai préféré ne garder que Nour, c’est-à-dire la lumière » confie-t-elle.
« Nour » est d’ailleurs le nom donné à son dernier album dont elle
reprend ici la plupart des chansons. Depuis la petite valse nostalgique d’
« Au petit Musée » au
vibrant « Belle et rebelle »
en passant par la redoutable « Veuve
Noire » ou encore le titre-phare qui parle de ce moment où l’on
aimerait éteindre soi-même la lumière lorsque la petite flamme devient trop
vacillante. Entre deux anecdotes savoureuses, l’artiste qui se fiche
royalement des modes et du « politiquement correct » vante les
délices des « Doigts dans le
nez », dénonce les violences conjugales avec la « Petite robe noire », tout en nous
régalant d’une féroce « Légende »
(sur un texte de Jacques Faizant), histoire de se débarrasser du rituel de la
comptine enfantine, le soir au coucher des bambins.
(c) Barbara d'Alessandri |
Avec sa ronde silhouette, ses lunettes, sa tignasse frisottée et ébouriffée de mouton qui refuse de rentrer dans le rang, Juliette s’est imposée comme
l’une de nos grandes chanteuses populaires. Une filiation que l’on retrouve évidemment dans sa magnifique version du « Padam,
Padam » de Piaf. Jouant toujours son rôle de commissaire, une
profession qu’elle rêvait d’embrasser jusqu’à ce qu’elle apprenne qu’il fallait
courir le 100 mètres
en une minute… elle appelle les « renforts », à savoir l’Orchestre
des Gardiens de la Paix de la Préfecture de Police qui l’accompagne sur les
derniers titres.
Durant plus de deux heures, la chanteuse a littéralement
illuminé le Châtelet !