18 févr. 2019

Joachim Horsley: un virtuose sans partitions

(D.R)
Avec son look de premier de la classe, on l'imagine mal empruntant des chemins buissonniers ! Pourtant, le parcours de Joachim Horsley n'a rien d'académique. Formé au piano dès l'âge de 5 ans, il n'intégrera jamais le conservatoire.
A l'adolescence, alors que les futurs concertistes préparent sagement les concours pour décrocher des premiers prix, Joachim s'entoure de professeurs tels que Chris Brubeck (le fils de Dave) et Samuel Adler qui lui permettront d'assouvir sa passion pour le jazz et l'improvisation.
Au fil des années, cet insatiable curieux ira également butiner du côté de la pop, du rock et des musiques latines.
Après des collaborations avec des artistes comme John Legend ou pour des longs métrages ("Ouija", "The Possession", "Rabbit Hole"...) et documentaires ("Great Migrations", diffusé sur la chaîne National Geographic), ce multi-instrumentiste (claviers, percussions, guitares...) vient d'enregistrer un premier album intitulé "Via Havana" (dont il a assuré la production, le mixage et l'essentiel des arrangements). 
Un projet audacieux et captivant, dans lequel il célèbre le mariage inattendu entre compositions classiques (Beethoven, Mozart, Shostakovitch, Mahler...) et musique cubaine. Avec des titres aussi exotiques que "Amadeus Guanguanco", "Vodou Moldau", "Scheherazade in Cape Verde", "Mahler's Resurrection Rumba"...
Et le succès est à la hauteur du défi puisque sa version du 2ème mouvement de la 7ème symphonie de Beethoven, à la sauce cubaine, a été vue par près de dix millions d'internautes.
Lors de son passage au Café de la Danse, le 24 janvier dernier, le public a réservé un accueil enthousiaste à ce virtuose qui joue évidemment sans partitions.

- Album "Via Havana" (Wagram Music), disponible depuis le 15 février 2019.
- En concert les 20 et 21 mars 2019, à 20 heures, 
au Café de la Danse, 5, Passage Louis-Philippe, 75011 Paris. 
Tél.: 01.47.00.57.59. Loc. points de vente habituels. Prix: 25 € 
 http://www.cafedeladanse.com/


Roman Roses: "J'adore jouer et faire plaisir aux gens !"

Si vous êtes des habitués des stations République ou Place d'Italie, vous l'avez sûrement entendu dans "SOS d'un terrien en détresse" (extrait de Starmania) ou "Comme ils disent" de Charles Aznavour.
Difficile en effet de ne pas s'attarder le temps de quelques refrains,  pour écouter ce jeune artiste à l'impressionnante tessiture vocale que les plus curieux ont pu découvrir dans l'émission télévisée "Nouvelle Star".
Une heureuse parenthèse dans le parcours de Roman Roses qui a repris sa guitare pour retrouver son public le plus fidèle: les usagers du métro ! Un public généreux aussi puisqu'il lui a permis de financer son second album "Queen Of Stars", disponible depuis le 5 février dernier.
Pas de relecture de succès passés et actuels, cette fois, mais des chansons dont il a signé paroles et musiques comme "Mister Badaboum", "Parisiens Parisiennes", "Paradise Bobo Artist" ou encore "Presque célèbre"...

Depuis combien de temps chantez-vous dans le métro ?
Cela fera deux ans en mai prochain. Mais je fais de la musique depuis l'âge de 16 ans. J'ai sorti un premier single à 17 ans sur un label basé à Annecy, ma ville natale. J'ai adoré l'ambiance du studio d'enregistrement. Du coup, à 20 ans, j'ai créé ma propre société avec ma prof de droit. Durant trois ans, j'ai pu enregistrer et accompagner de jeunes talents locaux dans mon studio. Après, j'ai préparé (et réussi) un concours pour une école d'ingénieur du son à Paris.
Vos influences musicales sont assez variées, non ?
J'aime en effet la pop anglo-saxonne, le rock, la chanson française, le rap... Et, du côté de mon père qui est d'origine portugaise, j'ai été bercé par le fado. Mais mon idole demeure Freddie Mercury.
Quel souvenir gardez-vous de votre passage dans l'émission Nouvelle Star ?
C'est une vitrine incroyable. Cela m'a apporté une belle visibilité car les gens me reconnaissent dans la rue alors que cela remonte à un an et demi et que je ne suis même pas allé en finale ! J'ai eu un bon contact avec Nathalie Noennec qui faisait partie du jury (avec Benjamin Biolay, Coeur de Pirate et Dany Synthé). C'est une grande directrice artistique et une femme adorable. Je l'ai revue dans le métro. Elle était sortie de la rame en reconnaissant me voix.
On peut vraiment gagner sa vie et financer un album en se produisant dans le métro ?
En ce qui me concerne, oui. Et comme je suis mon propre producteur, je vends mon disque sur place et les bénéfices sont pour moi. Dès que j'ai débuté dans le métro, j'ai fait des tableaux Excel pour savoir où j'allais.
Comme pour une petite entreprise ?
Je suis issu d'une famille d'entrepreneurs. C'était important pour moi de cibler les créneaux horaires, les bonnes stations...
Et quelles conclusions en avez-vous tiré ?
J'ai abandonné le début d'après-midi car il y a un moment de creux entre 14h et 16h. Je joue tous les jours entre 16h à 19h. Et, pour capter l'attention, il faut faire des reprises. Dans ce domaine, il y a  des best-sellers: en ce moment c'est "SOS d'un terrien en détresse". L'an dernier, c'était "Perfect" d'Ed Sheeran. Il suffit d'accrocher une personne pour en attirer d'autres.
Et les stations les plus favorables ?
Il faut choisir celles qui ont des correspondances. Dans la rue c'est au Trocadéro ou devant Notre-Dame. C'est parfois compliqué au niveau de l'amplification et des mesures de sécurité. Mais une fois, un policier ma reconnu et il m'a même acheté un album !
Il  y a aussi des inconvénients ?
Bien sûr. Les courants d'air, la pénibilité pour transporter son matériel, les vols, les agressions... Récemment, je me suis retrouvé avec un oeil au beurre noir et deux dents cassées. Depuis, j'ai évidemment une certaine appréhension, mais j'adore jouer et faire plaisir aux gens. Même si j'aspire à sortir bientôt du métro...

14 févr. 2019

"Piano Paradiso": les nouvelles facéties musicales d'Alain Bernard

(c) Shérif Scouri
Après le succès de "Piano Rigoletto" dont le propos était de nous conter, à sa manière farfelue, une histoire de la musique (voir le 20 janvier 2013 sur ce blog), Alain Bernard était revenu avec "Piano Paradiso" qui joue ici les prolongations.
Sur les conseils de Pascal Légitimus (metteur en sccène de son précédent spectacle) il a travaillé cette fois avec Gil Galliot pour orchestrer ses nouvelles pérégrinations dans les coulisses de la musique.
Des pérégrinations dont le point d'orgue est un hommage aux grands compositeurs du 7ème Art: d'Ennio Morricone à Nino Rota en passant par Michel Legrand, Francis Lai, John Williams ou Maurice Jarre.
Mais très vite le facétieux musicien et humoriste nous entraîne dans des digressions plus personnelles sur son histoire d'amour avec le piano. Une histoire qui prend ainsi les traits de la redoutable Mademoiselle Ducoulombier, un professeur à la main leste, qui ne goûte guère ses improvisations sur Mozart !  Frustré mais toujours accro au clavier, le jeune Alain décide donc d'affiner son doigté en reproduisant les tubes entendus à la radio ou les génériques de séries télévisées.
Le public est alors invité à reconnaître, en quelques notes, les succès de Fugain, Jonasz, Berger, Sardou, Delpech mais aussi des Mystères de l'Ouest, des Brigades du Tigre, du célèbre
Commissaire Maigret.
Au passage, il évoque avec humour et une pointe de nostalgie ses années de piano-bar, d'animateur de soirées, les aléas d'un compositeur de jingle pour la publicité qui, cent fois sur le clavier doit remettre son ouvrage pour trouver les accords d'une petite valse mélancolique.
"Le travail des compositeurs, c'est de mettre des notes sur les émotions" explique Alain Bernard. Et ce dernier s'y entend pour faire passer toute une gamme d'émotions dans la salle.

Chaque lundi à 19h30, jusqu'au 1er avril 2019, au Théâtre des Déchargeurs, 3, rue des Déchargeurs, 75001 Paris.
Tél.: 01.42.36.00.50. http://www.lesdechargeurs.fr/

1 févr. 2019

Robyn Bennett: question de feeling...

(D.R.)

Elle porte le nom d'un des derniers grands crooners américains... mais ce n'est qu'un heureux hasard ! Toutefois, le parcours de Robyn Bennett dans la musique était  inscrit dans ses gènes : «il paraît que j'ai commencé à chanter et danser dès que j'ai su parler » confie-telle. 
Plus tard, ses rêveries d'adolescente seront bercées par les chansons de Frank Sinatra... avant qu'elle ne découvre Harry Connick Jr sur scène. Le coup de foudre artistique est immédiat. 
Comme celui qui marque la rencontre entre la vocaliste originaire de Pennsylvanie et le tromboniste Ben van Hille. Après deux albums de reprises de standards, ils enregistrent « The Wait » (en 2013) puis « The Song Is You » (en 2016), avec le groupe Bang Bang. Des compositions originales qu'il écrivent et composent à quatre mains. D'une manière générale, on dira qu'elle exprime ses sentiments tandis que lui les habillent de mélodies qui vous cueillent pour ne plus vous lâcher...Mais l'inverse est aussi vrai ! 
Baptisé "Glow", le nouvel opus (sorti le 25 janvier dernier) est dans une veine résolument plus moderne. Et le timbre puissant de Robyn y résonne avec une joyeuse sensualité et un sacré feeling. 
« Glow, c'est quand vous êtes avec quelqu'un qui vous fait sentir que tout est possible. Que vous pouvez dire et faire ce que vous avez toujours voulu... ». 
Douze titres, écrits et composés sur des tempos pétris de swing, entre jazz, pop et soul, dont certains ont vu le jour sous un porche de la Nouvelle-Orléans. 
Bang Bang étant parti pour d'autres aventures, elle s'est entourée de nouveaux musiciens: Julien Omé (guitare), Gino Chantoiseau (contrebasse), Davy Honnet (batterie), Laurian Daire (claviers) Greg Zlap, (ancien harmoniciste d'Hallyday), tandis que l'efficace section cuivres est assurée par Xavier Sibre (saxophones) et Ben van Hille au trombone.
Nul doute que Robyn fera briller cette belle lueur sur la scène du Café de la Danse. 

Le 2 février 2019, à 20 heures (avec Saandia en première partie), au Café de la Danse,5, Passage Louis Philippe, 75011 Paris. 
Prix: 22 € et tarif réduit à 15 €. Tél.: 01.47.00.57.59. 
Et en tournée: le 8 février à Illkirch-Graffenstaden (L'Illiade), le 28 février à la Cité de la Musique et de la Danse de Soissons, le 7 mars Brioude (Halle aux Grains), le 15 mars à Nantes (Le Ferrailleur), le 16 mars à Brest (Le Vauban), le 30 mars à Bordeaux (Rock School Barbey)...