20 sept. 2021

Romain Didier: "j'aime me souvenir et le plaisir que cela me procure "


(c) Jean-Baptiste Millot

Dix ans après "De loin on aurait cru des oies", Romain Didier annonce la sortie de "Souviens-moi" (le 24 septembre prochain),  enregistré en partie sous confinement, avec un solide quintette de musiciens (le guitariste Thierry Garcia,  Thibault Niobé, basse et Doudou, Kentin Juliard, batterie et programmation, Catherine Petit aux violons et Niobé, oudou et bugle). On se souvient de "Promesses, promesses", "Amnésie", "Vague à l'homme" ou "L'aéroport de Fiumicino", des chansons qui ont marqué la carrière de cet artiste inspiré par  la nostalgie, l'enfance, le temps qui passe... A l'écoute des douze titres de ce nouvel opus, on tombe encore et toujours sous le charme du compositeur et poète qui s'interroge sur les pensées de "La goutte d'eau", évoque les amours qui s'étiolent ("Si on ne s'aime plus"), confesse sa préférence pour la part féminine chez l'homme ("La femme qui sommeille") ou nous emmène en voyage sur "Une chanson de Sylvie Vartan". 

- Dix ans entre deux albums, c'est un peu long, non ?

Plus on écrit de chansons et plus on se demande pourquoi on écrit ! Je repousse sans cesse la page blanche. Chez moi, la musique est resté un outil très affuté. Je passe ma vie à composer et cela ne me pose aucun problème. Pour le texte, je dois me remettre en état, trouver des idées pour reparler de quelque chose. Je crois que je serais incapable de sortir un album tous les trois ans.

- Dans l'argumentaire qui accompagne "Souviens-moi", vous dites : "Je suis entré dans la chanson par la musique, j'y suis resté par le texte" ?

C'est vrai. Dans mon tout premier album, il n'y avait que des textes de  mon complice Patrice Mithois. Dans le second, il y en avait 7 ou 8  de moi. Quand j'ai eu la chance de rencontrer le public, j'ai eu envie de raconter des choses qui ne passaient pas par le filtre de quelqu'un d'autre. Mais j'ai toujours laissé la porte ouverte à certains auteurs. 

- Et le plaisir de la scène ?

Il est resté intact. C'et là qu'on justifie ces semaines et ces mois à écrire des chansons de 3 minutes ! J'aime aller sur scène pour raconter mes histoires aux gens.

- Le confinement a-t-il influencé votre inspiration ?

La période que nous vivons est évidemment particulière mais, à moins que les martiens déboulent sur terre, les sujets ne sont pas nouveaux. Je ne me suis pas dit, je vais faire de l'introspection ou de l'auto-analyse. On se pose peut-être davantage de questions, on voit les planètes qui tournent et on se sent toujours au milieu de l'infini.

- Avec "Merci d'être venus", la première chanson de l'album, vous évoquez votre public ?

 C'est un peu comme le fait de vous avoir au téléphone aujourd'hui pour parler de mes chansons. La rencontre est une chance !

(c) Jean-Baptiste Millot
- Comme celle qui vous a amené à croiser la route d'Allain Leprest ?

Cette rencontre a débouché sur un véritable compagnonnage. Allain était l'un des plus grands auteurs francophones. Il a eu la reconnaissance de ses pairs qui l'ont encensé comme Claude Nougaro ou encore Jean d'Ormesson (NDLR: il le citait comme le Rimbaud du XXème siècle). C'est quelque chose d'un peu fou quand on sait que, tout comme moi, il n'était pas un grand vendeur de disques.


- Vous avez également une belle complicité avec Jean Guidoni pour qui vous avez signé les musiques de l'album "Paris-Milan"?

Jean est un artiste flamboyant et un formidable interprète. J'ai toujours aimé composer pour les autres, faire des orchestrations et des arrangements. J'ai pris cette chance au vol car elle m'a permis de faire plein de choses dans ce métier. Je crois que la seule fois où j'ai écrit pour un autre artiste, c'était avec Julien Lepers avec qui j'ai signé une chanson pour Guy Marchand. 

- Pouvez-nous parler d' "une chanson de Sylvie Vartan" ?

Là, il s'agit surtout d'une ambiance, d'une époque. Je me vois dans une voiture, avec changement de vitesses au volant, sans ceinture à l'avant, peinant dans les côtes du Morvan en sifflant une chanson de Sylvie Vartan...

- Avec "Une aberration" vous dressez un constat amer sur une mélodie plutôt légère ?

J'évite de rajouter du bleu sur du bleu ou du noir sur du noir. On peut être réaliste sans adopter un ton triste pour dire les choses. 

- Vous revendiquez une certaine sensibilité dans "La femme qui sommeille" ?

La part masculine des hommes ne m'intéresse pas. Je n'aime pas ceux qui ont envie d'aller écraser le voisin. Donnons le pouvoir aux femmes ! Vivement le jour où on n'aura plus besoin de taper du poing sur la table pour se faire entendre. 

- Les textes de ce nouvel album sont empreints d'une certaine nostalgie ?

J'aime me souvenir et le plaisir que cela me procure. J'aurais pu l'appeler "Souvenez-vous avec moi"...


- Album "Souviens-moi" (Label EPM/Distribution France: Universal), disponible le 24 septembre 2021.

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16 sept. 2021

"Où est passé l'homme à la moto ?": une passionnante enquête musicale

(c) Xavier Cantat



Elle a joué au théâtre, au cinéma, à la télévision et, avec des albums comme "Folies ordinaires", "Je marche au bord" ou le récent "Attendue", Céline Caussimon a imposé sa plume tendre et mordante en évoquant les petits et grands tracas du quotidien. Des chroniques dans l'air du temps qui font la part belle à un sens aigu de l'autodérision.

Pour "Où et passé l'homme moto ?", créé cet été à Barjac, au Festival Chansons de Paroles, elle change totalement de registre ! Sur une idée pour le moins inattendue, et sous le regard complice d'Yves Javault, elle endosse l'imperméable de l'Inspecteur Mélodie de la B.A.C. (Brigade d'activités dans la chanson) pour tenter de résoudre un véritable Cold-case : l'affaire de l'homme à la moto ! Souvenez-vous, à la fin de la chanson interprétée par Edith Piaf, on ne retrouve que sa culotte, ses bottes, son blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos, mais plus rien de la moto et plus rien de ce démon qui semait la terreur dans toute la région... Persuadée qu'il se cache dans la chanson française, la chanteuse-enquêtrice part donc sur ses traces, accompagnée de son fidèle accordéon (parce que c'est lui qui prend les notes !). 

(c) Xavier Cantat
Une investigation qui, selon les informations fournies par ses indics, la mène sur les Champs-Elysées, chez des vendeurs de motos, dans la salle du bar-tabac de la rue des Martyrs, à la recherche de la petite amie du nom de Marie-Lou... L'occasion pour Céline d'interpréter des succès de Joe Dassin, Serge Gainsbourg, Alain Souchon, Hugues Auffray,  ou encore Nino Ferrer. Les cheminements  pour débusquer d'éventuels témoins ne sont pas toujours évidents mais il est vrai que l'affaire remonte à plus de soixante ans ! Rappelons toutefois qu'elle dispose d'un solide indice pour identifier le disparu:  un tatouage avec un coeur bleu sur lequel on peut lire "maman je t'aime".

Pour ménager le suspens et vous inciter à aller applaudir Céline Caussimon, on n'en dira pas davantage, mais sachez que cette enquête musicale est aussi originale que  passionnante.

Chaque jeudi à 19 heures, jusqu'au 25 novembre 2021, au Théâtre Le Guichet Montparnasse, 15, rue du Maine, 75014 Paris. Réservations au 01.43.27.88.61. et sur le site www.guichetmontparnsse.com

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15 sept. 2021

Un voyage tendre et cocasse dans l'univers de "Salvador & Monsieur Henri"

Juliette Pradelle et Anne Cadilhac (c) Bénédicte Fossey

Pour certains Henri Salvador incarnait l'amuseur du petit écran qui prenait un gourmand plaisir à raconter (et mimer) les mésaventures de "Minie Petite Souris" ou les chevaleresques interventions de "Zorro est arrivé". Pour d'autres il demeure le génial compositeur d'"Une chanson douce",  de "Syracuse" (paroles de Bernard Dimey) ou de "Compagnon des mauvais jours", sur un texte de Jacques Prévert. Quant à la nouvelle génération, elle retiendra sans doute le touchant interprète de la chanson "Le jardin d'hiver" de Keren Ann et Benjamin Biolay.

 Pour ceux qui se sont penchés sur sa longue carrière, il était tout cela à la fois: un artiste sensible, drôle et attachant,  qui cultivait avec un égal talent une passion pour le jazz, la poésie, le farniente, la rigolade et la pétanque ! 

(c) Norbert Gabriel
A l'image du spectacle "Salvador & Monsieur Henri", imaginé par Anne Cadilhac et mis en scène par Yann de Monterno, qui aborde les différentes facettes de ce personnage haut en couleurs, dont personne n'a oublié le rire tonitruant.

 "J'ai été bercée par ses chansons à différents moments de ma vie. Dans ce grand répertoire, il y a de véritables pépites comme  "Les voleurs d'eau" ou "Ça n'a pas d'importance. C'était un homme d'instinct qui ne se prenait pas au sérieux. Il y avait chez lui quelques chose de relié à l'enfance. Cela m'a toujours touchée" confie Anne qui, avec sa complice Juliette Pradelle, parcourt ainsi un demi-siècle de chansons connues et moins connues. 

Avec pour seul décor un grand piano et quelques accessoires (des coiffes de gaulois, un cheval en tissu pour camper la fière monture de Zorro, un aspirateur...)., elles nous embarquent dès les premières notes. Et le moins qu'on puisse dire est qu'elles laissent libre cours à leur imagination ! Que ce soit pour prendre les intonations de Serge Gainsbourg et Jane Birkin, offrir une version rock déjanté de "Syracuse", imiter une petite souris, se donner des allures de dames patronnesses entonnant "Maladie d'amour" ou adopter des poses sexy sur l'énergique "J'aime tes genoux".  Le tout agrémenté de quelques anecdotes et de belles sonorités jazz.

"Faut rigoler" chantait Salvador. Il faut aussi rêver, faire " des feux de joie avant qu'il neige"... et c'est bien le pari réussi de ce tendre et cocasse voyage dans l'univers de Monsieur Henri. 

 Chaque mercredi à 19 heures, jusqu'au 29 décembre 2021, au Théâtre de l'Essaïon, 6, rue Pierre au Lard, 75004 Paris. Tél.: 01.42.78.46.42. www.essaion.com

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9 sept. 2021

Prisca Demarez, une star en roue libre !

(c) Maïna Salmon





Elle arrive au milieu du public en interprétant "Let Me Be Your Star" (extrait de la série "Smash"), vêtue d'une veste de smoking, de bas résille et d'un chapeau claque avant de retrouver sur scène ses deux musiciens : John Florencio (au piano) et Erwan Le Guen (au violoncelle). Une scène dont elle s'empare dès les premières minutes avec une époustouflante assurance. Il faut dire que Prisca Demarez est loin d'être une débutante ! Elle a déjà joué Shakespeare, Marguerite Duras, Molière, Marivaux ou Marcel Aymé au théâtre avant de mettre ses talents de chanteuse et comédienne au service de comédies musicales à succès comme "Avenue Q", "Blanche Neige", "Titanic", "Cabaret", "Oliver Twist, le Musical"... Elle a même interprété le rôle de Grizabella dans "Cats", au Théâtre Mogador et prêté sa voix à la Reine Iduna dans "Frozen 2", le dernier Disney.

(c) Maïna Salmon

Mais le chemin qui mène à la célébrité est pavé d'embuches, comme elle le raconte dans "Vraie !", un spectacle (mis en scène par Papy) entre stand-up et chansons. Dotée d'un humour ravageur  et sans filtre,  Prisca évoque ainsi la course aux castings, les tours de chant dans les bars des palaces où personne ne l'écoute, les répétitions dans sa chambre de bonne qui lui attirent les foudres des voisins et quelques noms d'oiseaux comme celui de "rossignol des gouttières", les cases dans lesquelles les producteurs aimeraient la faire entrer... 
Bien malin, celui qui se lancerait dans l'aventure car cette artiste aux multiples facettes bouscule allègrement les étiquettes. Maîtrisant l'art de jongler avec les émotions, elle nous fait passer en quelques secondes de situations totalement déjantées à des moments plus graves et émouvants.  Ceux où gommant toute trace de maquillage, elle tombe le masque pour révéler une femme avec ses espoirs, ses désillusions, ses faiblesses. 

Quant à ses musiciens, ils l'accompagnent dans ses délires avec une évidente complicité. Que ce soit lorsqu'elle improvise sur des chansons de Mylène Farmer ou Vanessa Paradis, fait le pari de glisser une phrase salace dans une chanson de Dalida, revisite le fameux "Supercaligragilisticexpialidocious" de Mary Poppins, reprend des succès de Céline Dion ou nous scotche littéralement sur notre siège avec son interprétation de "Memory".

Tout cela en confessant son romantique penchant pour le beau Bradley Cooper (le réalisateur de "A Star Is Born" et partenaire de Lady Gaga, dans le film) qui, c'est certain, sera un jour dans la salle et fera d'elle une star.



Un show qu'elle termine avec une touchante version d'"Au revoir et merci". Une chanson dans laquelle Nicole Croisille évoquait les jours difficiles de la vie d'artiste et la fragilité des bravos.

 Après une standing ovation du public (largement méritée),  on se dit que le rêve avoué de Prisca Demarez de voir son nom briller un jour au fronton de l'Olympia, n'est peut-être  pas si loin... 

- Du 30 septembre 2021 au 14 janvier 2022, les jeudis et vendredis, à 20 h, à l'Archipel, 17 boulevard de Strasbourg, 75010 Paris. Réservations au 01.73.54.79.79 et points de vente habituels. www.larchipel.net

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7 sept. 2021

Les belles envolées pop-folk de Laughing Seabird

(c) Frédérick Malahieude

Sa voix ne vous est sans sans doute pas étrangère puisque Céline Mauge (son vrai nom) double l'actrice américaine Sienna Miller ou encore Ellen Pompeo, alias Meredith Grey, dans la version française de la célèbre série Grey's Anatomy sur TF1. Au théâtre, elle a incarné le personnage de  Madame pour "Les Bonnes" de Jean Genet, celui de Mathilde dans "Les Coquelicots des Tranchées", une pièce mise en scène par Xavier Lemaire, récompensée à Avignon par le Prix Public 2014 puis par le Molière 2015 du Théâtre Public. Elle a également joué Molière, Musset, Pinter, Jean-Luc Lagarce... et un certain Karol Wojtyla, connu sous le nom de Jean-Paul II pour "La Boutique de l'Orfèvre". 

Il est temps maintenant de découvrir la chanteuse qui se produit sous le nom de Laughing Seabird. Après un premier album  "And I Become" (en 2016), elle confirme ses talents d'auteur, compositeur et guitariste avec  "The Transformation Place". Un univers pop-folk lumineux dans lequel son timbre envoutant nous embarque au fil de titres comme "I Feel Fat", "Vivre", "Les filles sages et les autres", "Le somptueux règne des absents", "My Shell"... délicatement arrangés par Emmanuel Heyner. Des chansons qui parlent de liberté, de rêves à réaliser, de doutes aussi. En  bonus, deux superbes reprises aux accents celtiques: "Sailor Song" de Rickie Lee Jones et la ballade traditionnelle anglaise "Scarborough Fair", popularisée par Simon and Garfunkel.

D'où vient votre nom de scène ?
Dans mon précédent appartement boulevard de Charonne il y avait des mouettes qui volaient au-dessus de ma tête. Je cherchais un truc générique et j'ai pensé à la mouette rieuse. C'est le genre de nom que l'on donne à la naissance aux indiens. Il fait aussi référence à mes origines bretonnes. J'aime le symbole de ces oiseaux qui lorsque nous sommes perdus en mer,  annoncent que la terre est proche.
Comment avez-vous décroché le doublage d'un des rôles principaux de la série Grey's Anatomy ?
J'ai passé des essais et j'ai été retenue. C'était il y a 18 ans et ça dure encore puisque nous avons enregistré la 17ème saison. 
Vous avez écrit "On ne sera jamais invincible, mais on peut devenir indivisible, unifié ". Vous faites référence à la situation actuelle ?
 Quand j'ai écrit ça, j'avais l'impression d'être éparse. Parfois, il suffit juste de verbaliser les choses pour aller mieux.
- Comment est venue l'idée du personnage plutôt rock'n roll de "Karmen KéroZen" ?
J'ai eu une espèce de fulgurance. C'est une chanson que je ne pensais pas mettre dans l'album. Elle n'avait d'ailleurs pas été enregistrée. C'est le réalisateur Christian Monnier qui m'a dit qu'il souhaitait la mettre au générique du film "Ça tourne à Saint-Pierre et Miquelon" (dont la sortie est prévue en mai 2022) dans lequel je joue le rôle d'une actrice. 
Pourquoi remerciez-vous Paul McCartney sur le livret de l'album ?
J'étais déjà fan des Beatles à 8 ans. J'ai même replongé mon père dans leur musique. A 13 ans, je suis allée voir McCartney à Bercy.  L'écouter me rend forte et heureuse. Il est l'homme de ma vie !
Vous pouvez nous parler de votre complice Emmanuel Heyner ?
Pour mon premier album, j'avais travaillé avec Michel Peteau, un ancien de La Fiancée du Pirate. Je cherchais un nouvel arrangeur et guitariste. Des amis m'ont parlé de Manu et le courant est passé tout de suite. Nous avons les mêmes goûts. C'est lui qui m'a présenté Stéphane Edouard qui joue de la batterie avec nous.
- Vous jouez vous-même de la guitare ?
J'avais commencé à 15 ans mais le théâtre avait pris beaucoup de place dans ma vie et elle était restée dans son étui. Lorsque j'ai joué et chanté dans l'opéra-rock "La Nuit du Rat", de Boris Bergman, je ne me sentais pas vraiment légitime. J'ai donc commencé les cours de chant et repris ma guitare. C'est une grande liberté de savoir jouer d'un instrument. Il y a trois mois, je me suis mise également au piano.
Et le théâtre ?
J'ai moins envie d'y jouer. Au théâtre, j'étais protégée et aussi un peu contrainte par le personnage. Il y a davantage de prise de risque et de liberté dans la musique. J'aime l'idée de casser le 4ème mur pour me retrouver face au public. 
Lorsque vous chantez les filles sages et les autres. Vous vous placez dans quelle catégorie ?
Je ne pense pas être une fille sage.
Vous ne visez donc pas le paradis promis dans la chanson ?
Pour moi le paradis c'est ici et maintenant.

Album "The Transformation Place" (Ad Libertam/L'Autre Distribution), disponible depuis le 28 mai dernier.
En concert le 16 septembre 2021, à 21h, au Studio de l'Ermitage, 8 rue de l'Ermitage, 75020 Paris. Tél.: 01.44.62.02.86. 
Prix: 15 Euros et tarif réduit à 12 Euros. Infos sur le site www.studio-ermitage.com
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