7 déc. 2017

Barbara Pravi: "Jai besoin de travailler dans l'humain"

(c) Yann Orhan
Dans le spectacle "Un été 44"qui avait remporté un succès mérité au Comédia, elle incarnait Solange, une jeune femme sensible, prise dans la tourmente des trois mois qui ont précédé la libération. Outre son jeu et sa rayonnante présence, son interprétation de la chanson "Seulement connu de Dieu" (de Claude Lemesle et Charles Aznavour) était tout simplement bouleversante...laissant entrevoir une artiste avec laquelle il faudrait désormais compter. Pour preuve, l'accueil réservé aux concerts donnés récemment au Réservoir à Paris, pour fêter la sortie de son premier EP. Des textes soignés et inspirés, sur des mélodies pop, résolument modernes, qui touchent au coeur dès la première écoute.
Barbara Pravi, un nom à retenir...

- Au réservoir c'était la première  fois que vous interprétiez vos propres chansons sur scène ?
Oui. Nous avons fait 7 dates. Chaque fois, j'avais le sentiment de marcher sur du coton.
- Comme pour cette tournée avec Florent Pagny ?
C'est une vraie chance pour moi d'avoir été invitée à assurer sa première partie. Je ne pensais pas qu'il était possible d'avoir une équipe aussi adorable autour de soi. Nous avons débuté le 1er décembre dernier en Belgique et j'ai trouvé que le public de Florent le reflétait bien. Il est à l'écoute et extrêmement bienveillant.
- Vos chansons sont-elles autobiographiques ? Notamment "Malamour" qui parle de la violence faite aux femmes ?
Je m'inspire beaucoup de mon vécu. Pour "Malamour" j'ai essayé de garder de la distance. Je ne voulais pas de regard accusateur. Il fallait que tout cela demeure à la fois intime et pudique.
- Pour autant, vous reconnaissez-vous dans les mots militante et féministe que l'on a pu lire à votre sujet ?
Je ne me considère pas comme cela. C'est assez réducteur et je n'ai jamais aimé les cases. Les textes que j'écris ne sont pas féministes, ils sont réalistes. Ce qui m'importe avant tout, ce sont les rencontres. J'ai besoin de travailler dans l'humain.
-Après avoir interprété la chansons originale du film "Heidi" (d'Alain Gsponer), il paraît que vous aimeriez bien prêter votre voix à un personnage de Disney ?
J'adorerais ! J'ai un carnet où je note des choses que j'aimerais faire dans la vie. Et chanter dans un film de Disney en fait partie. A 5 ans, j'ai même fait envoyer une cassette de moi pour le casting de "La Petite Sirène 2", mais il fallait avoir 7 ans minimum... Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours voulu chanter mais j'ai commencé par faire des études de droit avant de m'autoriser à envisager ce métier.
- Écrire des chansons figure également dans ce carnet ?
J'ai commencé très jeune, juste pour moi. Mon père est philosophe. J'ai été élevée dans l'amour des mots, des choses qui ont du sens. Mes textes ont pris la forme de chansons il y a 4 ans. Grâce à Jules (Jaconelli) qui m'a appris à écrire.
- La chanson est un format plus facile pour exprimer vos sentiments ?
Je cadre mieux mes idées et j'ai plus de facilité pour trouver les mots. Dans la chanson "Déda" qui s'adresse à mon grand-père, il y a des choses que je suis incapable de lui dire en vrai. J'ai fait 7 versions de ce texte avant d'y arriver. Je ne voulais pas tomber dans le pathos. Entre nous, il y a des ondes très fortes mais c'est un amour assez muet.
- Pouvez-vous nous parler de l'album à venir ?
Il s'appellera "Déda, Sarah et les autres..." et devrait sortir avant l'été 2018. J'espère qu'il parlera aux gens...

EP Barbara Pravi (Capitol Music France)
En tournée:  en première partie de Florent Pagny, les 8 et 9 décembre à Dijon, le 10 décembre à Montbéliard, le 12 décembre à Lyon, les 30, 31 janvier, 2 et 3 février 2018 au Casino de Paris... 

20 nov. 2017

"Carnet de notes": récréatif !

Plébiscité cet été au Festival d'Avignon, ce spectacle musical, habilement mis en scène par Mariline Gourdon Devaud et Isabelle Turschwell s'installe à Paris.
Après avoir évoqué le couple ("De la bouche à l'oreille") et la famille ("Album de famille", la Compagnie du Sans Souci invite le public à se replonger ici dans ses souvenirs d'école avec ce "Carnet de notes" qui mérite largement un tableau d'honneur !
De la primaire au bac, du tableau noir au portable, ce sont des pans entiers de notre enfance, de notre adolescence et de celles des gamins d'aujourd'hui qui défilent sur la scène du Lucernaire.
Pas de cours magistral ni de grandes tirades mais des saynètes drôles, tendres et émouvantes sur l'éducation, la transmission, l'évolution des rapports entre les élèves et les enseignants.
Le tout accompagné de chansons qui mêlent également passé et présent, comme "Rosa" de Brel, "L'interrogation écrite" de Gilbert Lafaille", "A la récré" d'Anne Sylvestre, "Le blues de l'instituteur" de Grand Corps Malade, "La cantine" de Pascal Parisot ou  "La maîtresse d'école" de Thomas Pitiot.
Difficile de résister au charme pétillant de ces énergiques (et bien talentueux) garnements (4 filles et 3 garçons) qui nous transportent allègrement des bancs de l'école, à la cour de récré, en passant par la cantine, le traditionnel spectacle de fin d'année ou un hilarant cours d'éducation sexuelle.
Un "Carnet de notes" à applaudir... sans retenue !

Jusqu'au 21 janvier 2018, du mardi au samedi à 19 h, le dimanche à 16 h, au Lucernaire, 53, rue Notre-Dame-des-Champs, 75006 Paris. Tél.: 01.45.44.57.34. http://www.lucernaire.fr/

23 oct. 2017

Medhi Krüger: 'l'envie de croire est déjà une victoire"

Véritable funambule du verbe, se jouant des rimes et des jeux de mots avec un lyrisme, une grâce et une intensité impressionnants, Mehdi Krüger a été l'une l'une des révélations du festival "Chansons & Mots d'Amou", cet été.
Accompagné par son fidèle complice Ostax à la guitare, il a touché le public, toutes générations confondues. Rencontre avec un artiste qui confesse lui-même dans sa biographie: "j'aime les mots, d'aussi loin que je m'en souvienne".  Nul doute, que le public d'Amou se souviendra longtemps de son passage dans les arènes...

Vous dites volontiers que vous préférez les rencontres aux rendez-vous ?
C'est vrai. Pour moi, la scène est avant tout une rencontre, dans le sens où mon propos est d'établir le dialogue.
Certains journalistes vous ont surnommé "le griot de l'asphalte et du béton". Vous êtes d'accord ?
Je ne sais pas trop. Je me suis parfois épuisé à définir ce que je fais. Les slameurs disent que je fais de la chanson car le slam est normalement a cappella. Ce qui est sûr, c'est que ma démarche a quelque chose d'urbain.
Vous avez pourtant tenté de vous définir en rédigeant vous-même votre biographie ?
Sans doute parce que je trouve que, souvent, les biographies ressemblent à des nécrologies ! Je préfère l'idée de raconter une histoire.
La vôtre est marquée par vos racines allemandes et algériennes ?
Oui. Comme je l'ai écrit, les mots ont été pour moi le moyen de rassembler les pièces de mon puzzle ! Mes deux grands-pères ont fait la guerre contre la France. Mon vrai pays, c'est la langue française. Celle avec laquelle je rêve, que je je parle avec mon fils.
Vous avez une vraie complicité avec votre compositeur et guitariste Ostax ?
Cela fait un moment que nous travaillons ensemble. Je ne pourrais pas défendre un texte avec lequel il ne serait pas d'accord. L'idée est que chacun s'exprime à sa manière. Lui avec les cordes de sa guitare, moi avec mes cordes vocales...
Vous vous défendez d'être didactique dans vos propos, non ?
Je n'ai pas envie d'accabler le public avec des jugements moraux ou des constats d'impuissance. L'envie de croire est déjà une victoire ! Ce qui m'intéresse c'est de passer par le jeu avec la langue, les glissements de sons et de sens. Et quelques tiroirs, parfois. Je mets à point d'honneur à ne jamais mettre de références dans mes textes. Je me suis toujours méfié des artistes qui mettent l'art au service d'une cause.  La parole n'est pas gratuite. Je me méfie tout autant du camp du bien qui conduit à une espèce de suffisance dans l'écriture. Je suis attaché à la liberté d'expression mais je veille à ne blesser personne. La vitalité de la démocratie, elle est là aussi. Je crois à l'empathie avec le public et j'aime me mettre en danger.
Comme lorsque vous demandez aux spectateurs de choisir les mots de votre prochain texte ?
Je viens de l'improvisation. C'est une manière de montrer l'envers du décor. Je ne sais jamais où cela va m'emmener.
Le parti-pris de l'écoute gratuite sur votre site, est aussi un risque assumé ?
Je suis convaincu que la musique doit circuler librement. Mes disques ("Luttopies",  "St-Germain-d'Après"...) sont en effet en écoute gratuite. Entre le moment où l'on écrit un texte et où il commence à exister il peut se passer deux ans. Moi je partage tout de suite. En procédant ainsi, j'achète ma liberté.
Parlez-nous de cette création avec le Quatuor Debussy ?
J'aime les projets pluridisciplinaires. J'ai participé en juillet dernier à la création d'un spectacle "Les Sept dernières Paroles du Christ en Croix" de Haydn", avec le Quatuor Debussy. Nous avons joué la première à l'Abbaye de Cruas (Festival "Cordes en Ballade").  L'idée était de faire ressortir l'aspect humaniste en gommant le côté religieux. Le pire danger dans notre métier, c'est de rester dans ses  zones de confort. Pour moi, la routine c'est un peu comme de la mauvaise herbe que l'on peine à arracher...

En tournée: le 28 octobre 2017 à Stavelot (Belgique), le 22 novembre au Festival "Le Quesnoy En Chanteur(s)", Le Quesnoy (59), le 25 novembre au Festival "Chansons Buissonnières", à Charnècles (38)...
















20 oct. 2017

Kimberose: la nouvelle voix de la soul

Il aura suffi d'un passage dans Taratata et d'un premier EP "It's Probably Me", sorti le 6 octobre dernier pour que l'on fonde littéralement pour le timbre et le charisme de Kimberose.
A l'Entrepôt où elle fêtait vendredi dernier ses débuts discographiques, cette interprète, auteur-compositeur de 26 ans a également fait preuve d'une impressionnante aisance scénique.
Accompagnée d'un solide quatuor de musiciens (guitare, batterie, synthé et contrebasse), elle a proposé un concert, à la fois joyeux et émouvant, enchaînant suaves ballades et morceaux plus rythmés.
Outre les titres de son EP "It's Probably Me", "About Us", "Alone in My Dreams" et le déjà populaire "I'M Sorry", elle nous a offert la primeur de deux titres, écrits dans la semaine, une reprise très inspirée de Sam Cooke "A Change Is Gonna Come" ou encore une poignante chanson "George", dédiée à son père, en version acoustique guitare-voix.
D'origine anglaise et ghanéenne, Kimberley Kitson Mills qui a passé ses premières années dans la banlieue de Londres, a fait quelques essais dans le trip hop puis un passage dans "Nouvelle Star" avant de trouver sa voix. Et quelle voix ! Un grain aussi mélodieux dans les graves que dans les aigus, avec des accents rauques qui rappellent les grandes vocalistes de la soul et du jazz.
"Je suis très impressionnée, vous êtes nombreux" s'est-elle étonnée lors du concert sold out à l'Entrepôt.
On prend le pari que le public devrait réserver un accueil tout aussi chaleureux à cette belle et vibrante artiste pour la prochaine date parisienne au Café de la Danse et son premier album attendu pour le début de l'année.

EP "It's Probably Me" (Freedonia Entertainment).
En concert: le 5 novembre 2017 au Charleston à Amiens et le 23 mars 2018 au Café de la Danse (5, Passage Louis-Philippe, 75011 Paris). Tél.: 01.47.00.57.59.


2 oct. 2017

Tous nos voeux de bonheur: une comédie drôle et grinçante

(c) Fabienne Rappeneau
L'histoire imaginée par Marilyne Bal n'est pas forcément inédite mais elle est traitée ici avec un humour incisif et dopée par l'énergie des deux comédiennes: Karine Dubernet et Marie-Hélène Lentini (en alternance avec Claire Gérard).
Sur scène, ces deux soeurs (Claire et Charlotte) que tout oppose se retrouvent au mariage de leur cadette... avec une autre femme ! Divorcée, rebelle à l'ordre établi et farouchement indépendante, Claire salue le choix de la soeurette. Mais Charlotte, l'aînée, a quelques difficultés à le cautionner. Mère et épouse comblée, son bonheur apparemment sans nuage, pour lequel elle a renoncé à sa vocation d'infirmière, la conforte dans ses certitudes. Des certitudes qui voleront bientôt en éclat à la lumière de révélations fracassantes.
Entre deux toasts, ponctués par une efficace bande-son (sur des musiques d'Hervé Devolder), les soeurs vont renouer des liens distendus depuis de nombreuses années.
La mise en scène de Jean-Philippe Azéma sert habilement les deux comédiennes dont le tempérament explosif donne toute sa saveur à une comédie douce-amère sur le mariage, la maternité, le mensonge, les trahisons... On se laisse aller à un bienheureux du fou-rire lorsque Marie-Hélène Lentini se métamorphose en furie aguicheuse pour affirmer son nouveau statut de femme libérée. Ce qui n'empêche pas de jolis moments d'émotion.
Pas de grand déballage ni de vulgarité gratuite dans ce spectacle, mais une série de saynètes drôles et touchantes qui, par petites touches, balancent aux oubliettes quelques a priori...

Du dimanche au mercredi, à 21 h et mat. le samedi à 15 h, au Théâtre Comédie Bastille, 5, rue Nicolas Appert, 75011 Paris. Tél.: 01.48.07.52.07. http://www.comedie-bastille.com/

12 juin 2017

Patrick Adler dans ses cordes

Cela fait quelques années déjà que cet ancien professeur a renoncé à enseigner "la langue de Goethe" pour se consacrer à l'humour, la comédie et les imitations.
En showcase au Grand Point Virgule, vendredi dernier, il a présenté son spectacle "Patrick Adler En Voix (du lourd)", sur le thème des voix et de leur évolution à travers les âges, les pays et les époques.
Un show qui démarre avec "Casser la voix" de Patrick Bruel avant d'enchaîner sur le cri primal d'un nouveau-né. "La voix, c'est notre premier rapport au monde" confie-t-il.
En un peu plus d'une heure, il nous embarque dans un tour du monde en 80 voix, sous forme de pastiches et de battle. Sur scène, pas de décors ni d'effets spéciaux car son principal accessoire, c'est sa voix. Et là, Patrick Adler est manifestement dans ses cordes !
Depuis ses débuts, il s'est notamment affirmé dans le registre... féminin ! Il faut l'entendre parodier les timbres de Zézette, Maria Pacôme, Guesch Patti, Patricia Kaas, Vanessa Paradis, Barbara, Bonnie Tyler ou encore Amy Winehouse pour réaliser à quel point il maîtrise l'exercice. Et, lorsqu'il s'attaque aux organes masculins, il le fait un égal talent (Calogero, Vincent Delerm, Dave, Christophe Willem, Jacques Higelin...).
Toujours soucieux de coller à l'actualité musicale, il se lance même dans une parodie réussie de Maître Gims. Entre deux révélations sur les bouffons qui s'amusaient à reproduire les discours du roi, le mystère du fameux voile des chanteurs italiens, ou celui des artistes qui font carrière en murmurant...il mène son exposé avec une indiscutable énergie. Du coup, on lui pardonne volontiers des jeux de mots un peu faciles et certains textes qui mériteraient d'être aussi "musclés" que ses performances vocales.
Attention si vous avez opté pour les premiers rangs car cet adepte de l'impro adore "se payer" quelques têtes. Pour le plus grand plaisir des voisins évidemment...

Du 7 au 30 juillet 2017, à 12h20, au Théâtre Cinévox, salle 2, .Place de l'Horloge, 84000 Avignon (Festival Off). Infos et réservations au 04.90.89.93.89. http://www.theatrecinevox.com/

27 avr. 2017

Caroline Montier chante Barbara amoureuse

On l'a connue virevoltant dans une jupette à pois rouges, aux côtés de ses espiègles complices du trio Swinging Poules (voir article du 24 décembre 2014 sur ce blog). Cette fois, c'est seule au piano et tout de noir vêtue, que l'on retrouve Caroline Montier dans récital consacré à Barbara. Mais une Barbara amoureuse, un brin primesautière, même si la gravité n'est jamais loin.
Un exercice périlleux auquel d'autres avant elle se sont livrées avec plus ou moins de bonheur. Le risque étant d'apparaître comme une pâle copie de la Dame Brune. Un écueil que la chanteuse, venue du lyrique, a su habilement éviter. Car même si son profil se dessinant sur les pierres et certaines intonations rappellent parfois l'auteur de "Ma plus belle histoire d'amour", Caroline  marche dans les pas de son aînée en y apportant sa propre empreinte.
Et on apprécie le choix de cet itinéraire audacieux, qui, à mille lieues des chemins si souvent revisités, nous emmène  à la (re)découverte de refrains comme "A chaque fois", "Parce que je t'aime" ou "Je ne sais pas dire...".
Servie par de subtils jeux de lumières imaginés par Anne Coudret et la collaboration artistique de Caroline Loeb, l'artiste propose ici un touchant hommage à celle qui écrivait: "Là, simplement dire je t'aime, je n'ose pas...Amoureuse du bout des doigts, au piano, je pourrais le dire, écoute-moi, regarde-moi..." Un message, comme une confidence, que Caroline Montier délivre avec une belle et élégante sensibilité.

Jusqu'au 9 mai 2017, les lundis et mardis à 21h30, et en juin les mercredis à 19h45, à l'Essaïon, 6, rue Pierre au Lard, 75004 Paris. Tél.: 01.42.78.46.42. Prix: 15 € et tarifs réduits à 10 €.  http://www.essaion.com/
Et cet été au Festival d'Avignon, au Théâtre Al Andalus (25 rue d'Amphoux), à 21h35.

4 avr. 2017

Jean Guidoni: "quand on est un artiste, on doute toujours"

Dix ans après "La pointe rouge" et une longue parenthèse consacrée à faire revivre la poésie de Prévert et celle d'Allain Leprest, Jean Guidoni a repris la plume pour "Légendes urbaines". Un album dont il a signé tous les textes, sur des musiques de son complice Didier Pascalis. Treize chansons portées par la voix émouvante de cet artiste qui renoue avec la verve fiévreuse de "Crime Passionnel".
Entre les vapeurs de l'oubli, le temps qui passe trop vite, il nous embarque sur les accents mélancoliques de "La note bleue", à bord d'un "Grand huit" ou sur "La piste des éléphants". 
Son concert à l'Européen affiche complet mais une date supplémentaire est d'ores et déjà prévue à la Cigale. Une chance car
c'est sur scène que Jean Guidoni donne la pleine mesure de son talent.

A l'écoute de ces "Légendes urbaines", on se demande pourquoi tu as attendu si longtemps pour revenir à l'écriture ?
J'avais un peu la trouille, l'impression de n'avoir plus rien à dire. C'est Didier (Pascalis) qui m'a poussé.  Les premières réactions m'ont donné envie de poursuivre et d'enregistrer ce nouvel album. Quand on est un artiste, on doute toujours.Chanter Prévert et Leprest m'a permis de continuer à réaliser des choses. C'était aussi l'occasion de prendre du recul, de faire le point avant d'oser me lancer à nouveau.
On retrouve dans ce nouvel album tes thèmes de prédilection comme les tristes fins de nuit, les amours et le temps qui passent ?
C'est un univers que j'aborde plus facilement. J'ai toujours été inspiré par les ambiances un peu sombres.
A l'image de la pochette de l'album ?
J'aime bien ce regard. Il semble dire: attention, je suis peut-être un peu diabolique !
On s'étonne d'autant plus de ce texte dans lequel tu évoques ton goût pour la danse ?
"Moi je danse" est la première chanson que j'ai écrite pour "Légendes urbaines". Enfant, je rêvais d'être danseur, bien avant de songer à la chanson. Ma grand-mère m'emmenait voir des spectacles à l'Opéra de Toulon. Je n'ai pas pu suivre de cours pour des questions d'argent, alors j'ai mis ces espoirs dans ma poche. Mais j'ai toujours aimé danser sur scène. C'est une vraie passion.
Comme celle que tu sembles vouer à Dorothy Parker ?
 J'ai eu envie de rendre hommage à cette femme qui était d'une lucidité redoutable pour l'époque. Je me suis amusé à écrire ma version de son "Hymne à la haine".
Peux-tu nous parler du concert que tu donneras ce soir à l'Européen ?
Je serai accompagné d'un trio de musiciens piano-contrebasse-guitare et j'interpréterai les chansons de mon nouvel album mais aussi des titres d'Allain Leprest et des textes plus anciens que j'ai signés comme "Mort à Venise", "Je pourris camarade" et "Y'a un climat".
Il y a dans ton album des titres qui semblent plus "engagés", non ?
C'est vrai. "La piste des éléphants" et "Où allez-vous Nora, Djemila..." s'inspirent de l'actualité.Tout comme "Je pourris camarade" qui était une chanson assez politique. Mais je pense que pour qu'un message puisse passer, il ne faut pas le faire de manière trop radicale. Même avec Pierre (Philippe), nous nous efforcions de ne jamais être didactiques. L'essentiel, c'est de partir de l'humain.

Ce soir, 4 avril, à 20 h 30, à l'Européen, 5, rue Biot, 75017 Paris. Tél.: 08.92.68.36.22.
http://www.leuropeen.paris/. Et le 20 novembre 2017, à 20 h, à la Cigale, 
120, Bd de Rochechouart, 75018 Paris. http://www.lacigale.fr/
Album "Légendes urbaines" (Tacet/L'Autre Distribution), disponible depuis le 31 mars.

31 mars 2017

Michaël Gregorio: un sacré casting !

Les Rolling Stones, Stromaé, Vincent Delerm, Shakira, Charles Aznavour, Johnny Hallyday, Vianney, Pascal Obispo, Francis Cabrel, Grand Corps Malade, les Bee Gees... sans oublier Ray Charles, Jacques Brel, David Bowie ou encore Prince, réunis sur une même scène, c'est la performance proposée par Michaël Gregorio dans son spectacle "J'ai 10 ans" (qui célèbre ses dix ans de carrière).
Dès les premières images, l'artiste apparaît grimé en vieil homme, interviewé par Michel Drucker. L'occasion d'évoquer quelques souvenirs de scène et de nous inviter dans sa chambre d'ado, à l'époque où il écoutait  Rage Against The Machine, en grattant sa guitare électrique.
Contrairement à ses aînés qui égratignent à l'envi les personnalités politiques, Gregorio ne "pirate que les chanteurs". Un exercice qu'il maîtrise avec brio. Son imitation d'Hallyday est excellente, tout comme cette idée de brouiller les cartes en prenant la voix d'un artiste revisitant le succès d'un autre.
Des mariages improbables et désopilants qui permettent ainsi de découvrir Aznavour chantant "Bella", à la manière de Maître Gims, Obispo entonnant la Reine des Neiges ou Francis Cabrel sur un tube de Shakira.
Accompagné par ses fidèles et efficaces musiciens, Michaël Gregorio va même jusqu'à se jeter dans le public, à l'image des rock stars auxquelles il n'a plus grand chose à envier. Quant à son interprétation de la chanson "Amsterdam" de Brel, elle est tout simplement bouleversante. On regrette parfois que certains textes ne soient pas à la hauteur de ses performances vocales.
Longtemps considéré comme l'étoile montante des imitateurs et humoristes, Michaël Gregorio n'est pas loin d'atteindre son zénith avec ce show époustouflant. Il a d'ailleurs réservé Bercy (le 21 décembre prochain) pour clore, en beauté, cette tournée anniversaire.

Ce soir, à 20 h, salle Pleyel, 252, rue du Fg Saint-Honoré, 75008 Paris. http://www.sallepleyel.com/
En tournée: le 7 avril à Châlons en Champagne, le 22 juin au Festival Morges Sous Rire, le 28 juin au Festival Montauban en Scènes, le 8 juillet au Festival Live des Brumes à Sainte-Sigolène, le 23 juillet au Paleo Festival de Nyon.....le 18 occtobre au Bataclan à Paris, le 9 novembre à l'Arena de Brest, le 21 décembre 2017 à l'Accorhôtels Arena (Bercy).

27 mars 2017

Thomas Fersen, le bonheur est dans le pré...

Depuis "Le bal des Oiseaux", sorti en 1993, Thomas Fersen jongle avec les subtilités de la langue française (double-sens, métaphores...) pour concocter des histoires cocasses, tendres et ironiques.
Au fil des années, son bucolique répertoire s'est enrichi de monologues en vers qui rythment ses spectacles. Comme celui qu'il donne actuellement, dans le cadre intimiste du Théâtre de l'Oeuvre pour présenter les titres de son dernier opus (le dixième en 25 ans de carrière) "Un coup de queue de vache".
Accompagné d'un quintet à cordes, sur les subtils arrangements de son complice Joseph Racaille, Thomas évoque ainsi, entre les lignes, les attentats parisiens avec la chanson-titre de l'album, la sur-consommation dans "La cabane de mon cochon", esquisse quelques pas sur le très dansant "La Pachanga", revient sur l'insolite histoire d'amour d'une chauve-souris et d'un parapluie.
 Entre deux fables chantées, il nous invite à suivre le rocambolesque itinéraire d'un blouson de cuir depuis le stand des puces jusqu'à la cour du lycée Janson-de-Sailly, celui d'un importun moustique, partage avec le public (qui ne demande que ça !)  les secrets d'un grain de beauté reçu en héritage.
Empruntant des chemins de traverse où l'on croise aussi un lièvre, un vieux homard un brin naïf, un druide ou une redoutable rebouteuse, l'artiste enchante les spectateurs qui applaudissent avec le même enthousiasme le chanteur et le conteur.
A la sortie, on se dit qu'avec Thomas Fersen, le bonheur est dans le pré... ou du moins sur la scène du Théâtre de l'Oeuvre. Alors courez-y vite avant qu'il ne file en tournée sur les routes de France...

Les 28, 29 30, 31 mars et le 1er avril, à 19 heures, au Théâtre de l'Oeuvre, 55, rue de Clichy, 75009 Paris. Tél.: 01.44.53.88.88. http://www.theatredeloeuvre.com/

23 févr. 2017

Goguettes en trio : une vivifiante impertinence

D.R.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, ils décodent leur nom de scène en expliquant qu'une goguette est une parodie, sur une chanson connue, pour parler de l'actualité.
Et, histoire que tout soit bien limpide pour le public, il s'agit d'un trio à quatre ! Car Clémence Monnier qui accompagne Stan, Aurélien Merle et Valentin Vander, est loin de compter pour des prunes ! Pianiste de formation classique, elle donne une touche glamour à ce spectacle (mis en scène par Yéshé Henneguelle) qui s'inscrit dans la tradition des chansonniers.
 A l'instar de la plupart de leurs aînés, ces mousquetaires pourfendent avec la même inspiration, à droite, à gauche, sans négliger les extrêmes. Et ils font mouche à tous les coups en provoquant des rires salvateurs.
Des déboires de Pénélope Fillon évoqués sur la mélodie de "Femme Libérée" (de Cookie Dingler) à "Syracuse" transformé en "Chirac s'use", en passant par l'imitation de Jean-Luc Mélenchon, accompagnée par la musique de "Comme d'habitude" ou encore "Sur la plage ensoleillée" devenue "Sur la place islamisée"... ils puisent à l'envi dans l'actualité sociale et politique. Et la manne est inépuisable. Tout comme l'énergie qu'ils déploient sur scène.
Irrévérencieux mais jamais méchants, engagés mais dégagés de toute étiquette, allant même jusqu'à s'auto-flageller avec une désopilante chanson sur les bobos, ces joyeux complices affichent sans équivoque leur programme: l'humour libre.

Jusqu'au 13 juin 2017, les mardis à 19h45, au Théâtre Trévise, 14, rue de Trévise, 75009 Paris. www.theatre-trevise.com. Réservations SRC Spectacles au 01.48.65.97.90. www.srcspectacles.com 


19 févr. 2017

Rag'n'Bone Man: "Human"

Gardons-nous des raccourcis ! En découvrant sa photo sur la pochette de l'album "Human", on l'imagine volontiers chevauchant une Harley, sur la route 66, en écoutant Black Sabbath ou Iron Maiden.
Alors que Rory Graham (son vrai nom) a vu le jour à Uckfield (en Angleterre), bercé par les disques de reggae, de jazz et de blues qui tournaient sur la platine de ses parents. Il n'y a pas si longtemps, il travaillait encore comme aide-soignant auprès de patients atteints d'autisme. Voilà pour les idées toutes faites...
Il suffit d'écouter le premier morceau qui donne son titre à l'opus pour être immédiatement happé par son timbre rauque et puissant, ses accents soul et blues, mâtinés de gospel et de hip hop. Et ces mots qui reviennent comme une profession de foi: "Cos I'm only human after all, don't put the blame on me...". 
Humain, Rag'n'Bone Man l'est assurément et on ne le blâmera pas d'être aussi très généreux. Ce premier album (après 3 EP) compte en effet pas moins de 19 titres (dont 7 bonus tracks). Du crooner d'"Innocent Man" aux sonorités gospel de la superbe chanson d'amour "Skin", en passant par "Bitter End" où sa tessiture vocale s'épanouit aussi bien dans les graves que dans les aigus, il nous emporte ensuite au gré de ballades comme "Love you any less", "Odetta" ou "Grace"... jusqu'au poignant "Easy", interprété a cappella. Déjà numéro 1 du classement iTunes dans 25 pays, "Human" est l'un des albums les plus percutants et touchants de ce début d'année. A l'image de ce colosse impressionnant.  "La voix d'une légende blues" peut-on lire dans The Guardian. Une légende qui n'a écrit que le premier chapitre de son histoire... On se consolera donc en apprenant que son concert le 27 mars prochain, à l'Elysée-Montmartre, affiche d'ores et déjà complet.

"Human" (Best Laid Plans/Columbia/Sony Music). Disponible depuis le 10 février 2017.

13 févr. 2017

L'imaginaire débridé de Klô Pelgag

(c) Eienne Dufresne
Assister à un concert de Klô Pelgag c'est un peu comme franchir un monde parallèle. Un monde peuplé de savants fous, d'oiseaux qui convolent en justes noces, de chimères, de rêves étranges et pénétrants...
On peut se laisser emporter ou rester prudemment en marge des turbulences annoncées. Mais ce serait franchement dommage car la demoiselle fait souffler un vent aussi créatif que vivifiant sur la planète de la chanson francophone. Trois ans après après "L'Alchimie des Monstres", un premier album couronné de prix (Révélation de l'année au Gala de l'ADISQ, l'équivalent québécois de nos Victoires, Prix Barbara, Prix de la francophonie de l'Académie Charles Cros...), elle nous revient avec "L'Etoile Thoracique".
Des chansons qu'elle présentait il y a quelques jours au Café de la Danse. En combinaison noire, recouverte d'accessoires hétéroclites: une part de pizza, un os en peluche, une fusée ou des ailes portant le sigle de Metallica, Chloé Pelletier-Gagnon (son vrai nom) a fait salle comble. Un public séduit par le timbre clair, aux accents parfois lyriques de la chanteuse, ses textes poétiques et originaux, ses mélodies pop, rock, électro et un univers que certains qualifient déjà de "pelgagien" !
Accompagnée de cinq musiciens, dont un trio féminin à cordes, Klô donne le ton en attaquant avec "Insomnie", avant de nous emmener "Au Musée Grévin", de nous révéler "Le sexe des étoiles" ou de nous émouvoir avec "Samedi soir à la violence".
Des chansons qu'elle émaille de récits loufoques sur la co-écriture avec Robert de Niro d'une chanson parlant de Star Wars et de Pierre et Marie Curie ou de la frénésie érotique qui menace de saisir la salle lorsqu'elle s'adonne à la chanson d'amour.
A l'évidence, l'artiste imagine la scène comme un terrain de jeu, une cour de récré un brin dissipée. Où les marelles dessinées sur le sol commencent par le ciel.
Klô Pelgag, une étoile à suivre,..

"L'Etoile Thoracique" (Zamora Label/Coyote Records), disponible depuis le 3 février 2017.

6 févr. 2017

Les chansons nomades d' Elsa Kopf

(c) Séverin
" Depuis quelques mois, mon arbre à chansons produit de nouveaux fruits qui ne sont pas tous de la même forme, de la même couleur, du même parfum..." écrivait Elsa Kopf pour présenter son second album "Marvelously Dangerous". Un arbre qui ne cesse de s'étoffer, de se parer de délicates teintes pop, jazzy et électro, d'exhaler des senteurs envoûtantes... sans s'enraciner. A l'image de son nouvel opus "3". "On a cherché plusieurs titres qui ne trahiraient pas l'ensemble des chansons et celui-ci s'est imposé puisque c'est mon troisième album" confie-t-elle. Onze chansons nomades qui nous emmènent  "Sous la pluie" (un titre co-écrit avec sa mère Joëlle), du côté de l' "Idéal Estérel", dans la moite chaleur d'"El Incendio" ou encore au Brésil avec la reprise d'un standard de Vinicius de Moraes (Você e Eu) dans la version française d'Eddy Marnay "Avec des je, avec des ja", où elle donne la réplique à la chanteuse coréenne Sina.
"L'idée était de ne pas se répéter. On avait envie d'aller un peu plus loin." ajoute Elsa. Derrière ce "on" se cache évidemment l'ami Pierre Faa (du trio pop Peppermoon) que l'on retrouve aux manettes de "3".  "Nous nous étions croisés la veille de mon départ en Espagne en nous promettant de nous revoir à mon retour". Entre-temps, la chanteuse s'est baladée en Argentine, à Ibiza... avant de remettre le cap sur la capitale.
Et, parce que leur complicité artistique était déjà écrite... leurs premiers albums respectifs sortiront le même jour, en 2011 !
Pour elle, ce sera "Acoustic Joys" dont l'un des titres "Mai en moi" reçoit le Prix Delanoé. Et pour lui le prophétique "L'avenir n'est plus comme avant"... Entre deux écritures et compositions, parfois à quatre mains, ils partent en tournée en Chine (avec une performance live sur la chaîne nationale CCTV), au Japon, en Corée... Non contente de s'exprimer déjà en anglais, en français, en allemand et en espagnol, Elsa s'initie au coréen et au chinois.
Et comme le destin ne cesse de faire des clins d'oeil à cette artiste solaire, son prochain concert parisien aura lieu au... China Club !

"3", disponible depuis le 3 février.
En concert le 1er mars 2017, à 20h30, au China Club, 50, rue de Charenton, 75012 Paris. 
Tél.:01.43.46.08.09. 

30 janv. 2017

Laurence Fabre : une lumineuse comédienne

(c)  Laurencine Lot
Créé au Festival "Seules...en scène" de Boulogne-Billancourt et joué au Festival Off d'Avignon 2015, le spectacle "Entretiens d'embauche et autres demandes excessives", écrit et mis en scène par Anne Bourgeois, s'installe cette fois au Théâtre Déjazet. Avec la comédienne Laurence Fabre et la complicité vocale de Fabrice Drouelle.
Le spectacle débute avec des cris et des rires d'enfants. Coiffée de couettes, Laurence partage avec le public ses rêves de petite fille: devenir institutrice ou hôtesse de l'air. Quelques années plus tard, à défaut de transmettre son savoir ou de s'envoler pour d'exotiques contrées, elle va faire le brutal apprentissage du statut de... demandeur d'emploi ! Un véritable parcours de combattante qui permet à la comédienne de montrer l'étendue de son registre. Drôle, émouvante, effacée ou guerrière, elle se glisse avec un égal talent dans les différents costumes de cette femme en quête d'amour et de reconnaissance. Confrontée aux questions incongrues, déstabilisantes et  misogynes des recruteurs, elle en vient même à douter de sa propre identité,  "Nous observons son existence se jouer sur l'attente d'un boulot qui devient la parabole de la vie". explique Anne Bourgeois. Une situation parfois ubuesque dans laquelle, de déceptions en remise en question, celle qui refuse de mentir ou de souffler la place d'une autre, reprend sans cesse son bâton de pèlerin pour arpenter le monde...du travail. Révoltée, elle ira même jusqu'à interpeller Dieu et le bien nommé Job ! Avant de suivre les conseils d'un coach qui l'encourage notamment à laisser parler sa lumière intérieure. Durant un peu plus d'une heure, celle de Laurence Fabre illumine la scène...

Du mardi au samedi, à 19 heures, jusqu'au 11 mars 2017, au Théâtre Déjazet, 41, Boulevard du Temple, 75003 Paris. Tél.: 01.48.87.52.55. http://www.dejazet.com/
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