31 déc. 2013

Max Zita & Gospel Voices: les élans du « chœur »

Lorsqu’il a choisi de se consacrer à la musique et plus spécialement au gospel, le guadeloupéen Max Zita n'imaginait sans doute pas célébrer à l'Olympia, le temple du music-hall, les 25 ans de Gospel Voices. Une formation qui lui a permis de porter sur de nombreuses scènes et festivals son message d’amour et de fraternité. On peut évidemment s’interroger sur le rayonnement du gospel venu des Antilles ! « Notre proximité avec les Etats-Unis a facilité la venue de pasteurs chez nous. Il ne faut pas oublier non plus que nous avons une grande majorité de protestants » explique Max qui peut se vanter d’avoir initié le mouvement gospel en France. Avec Gospel Voices (puis « Gospel pour 100 Voix ») il a ainsi chanté auprès d’artistes comme Nicoletta, Liz McComb, Rhoda Scott, Clyde Wright du Golden Gate Quartet, Lara Fabian, Cheb Mami, Amel Bent…
Pour ce concert anniversaire à l’Olympia, outre des invités comme Nicoletta, Yoann Fréget, Emmanuel Djob (et quelques surprises), il promet des gospels traditionnels, urbains, mais aussi des morceaux de variétés comme  « Quand on a que l’amour », un titre qui s’inscrit bien dans l’esprit de partage qui anime le chœur depuis un quart de siècle. « Ce que nous souhaitons, c’est apporter de la lumière aux gens » confesse Max Zita. En ces temps de crises et de dérives, applaudir des chanteurs qui prônent avec autant de ferveur les vertus de la spiritualité et de la tolérance, cela ne peut évidemment pas faire de mal…
Annie Grandjanin
Le 15 février, à 20h30, à l’Olympia, 28, boulevard des Capucines, 75009 Paris. Places : de 27,50 à 71,50 €. Tél. : 08.92.68.33.68. www.olympiahall.com

14 déc. 2013

Le magnétisme d'Alone & Me





(c) Remy Baudequin
La chanteuse arrive sur scène le visage dissimulé par une capuche et se déplace comme en apesanteur. Et c’est bien cet état d’esprit qui plane tout au long du concert d’Alone & Me. On pense à Sinead O’Connor ou Kate Bush mais la singulière Emilie Clem (son vrai nom) a un univers bien à elle, entre folk harmonieux et rock aux accents convulsifs. Installée devant deux micros dont elle s’empare indifféremment, seule avec sa guitare (une violoncelliste l’accompagne parfois), usant d’un looper qui multiplie les sons, elle distille de son timbre prenant les titres de son  album « My Fucking Project ». Des textes plutôt engagés, d’une belle richesse mélodique, qu’elle interprète en anglais. Outre la reprise épurée de « Selling Jesus » du groupe britannique Skunk Anansie, elle nous offre des morceaux captivants comme « Strange Day », « In The Air », « The Queen »  ou encore « Is That What You Want ». Elle a déjà remporté, à l’unanimité,  le « Tremplin Hard Rock Rising France » et fut l’une des belles découvertes de cette fin d’année au Sentier des Halles. Pour ceux qui ont raté cette perle brute à l’éclat magnétique, des séances de rattrapage sont prévues dès janvier.
Annie Grandjanin


A  partir du 14 janvier jusqu’au 1er juillet 2014, un mardi sur deux, à 22 heures, au Sentier des Halles, 50, rue d’Aboukir, 75002 Paris. Loc.  Fnac, Carrefour et par tél. au 08 92 68 36 22. http://www.sentierdeshalles.fr

6 déc. 2013

Michel Hermon retrouve ses vingt ans


Certains puristes considèrent encore que l’on ne peut chanter Brassens après Brassens, Brel après Brel ou Ferré après Ferré… Mais, pour quelques reprises malheureuses, doit-on figer ces artistes dans le temps ? Courir le risque que leurs œuvres deviennent « poussiéreuses » et échappent aux plus jeunes ? En découvrant Michel Hermon sur la scène du Hall de la Chanson où il vient de « recréer » le récital de Léo Ferré à Bobino en 1969, les chansons nous semblent plus vivantes que jamais. « C’est mon Léo Ferré à moi, celui que j’ai découvert sur scène à ce moment là, j’avais vingt ans, j’aimais ses chansons depuis toujours et j’ai eu ce soir-là, un des chocs artistiques et émotionnels de ma vie » explique-t-il.
 Metteur en scène, acteur, chanteur de cabaret, artiste lyrique, Hermon ranime la flamme de ce souvenir de jeunesse en y ajoutant sa sensibilité, son intensité dramatique, sans jamais trahir ni copier Ferré. A peine saisit-on quelques fugaces clignements d’yeux sur le bouleversant « Pépée ». Il a ainsi conservé l’ordre des 26 chansons du récital, dont 16 furent créées à Bobino cet hiver là.  Accompagné au piano par son complice Christophe Brillaud, Michel Hermon offre de magnifiques versions de « Vingt ans », « Petite »,  « Les anarchistes »… jusqu’au vibrant « Ni Dieu ni maître ». Seule petite entorse à l’histoire, la chanson de rappel « Avec le temps » qui n’est sortie qu’en octobre 1970 mais dont l’absence aurait sans doute déçu le public.
Annie Grandjanin
Prochain concert, le 19 mars au Sorano Théâtre de Toulouse

2 déc. 2013

Pour les DéSAXés, souffler...c'est jouer !



(c) Frédéric Chapotat

Dans l’esprit du Quatuor qui a marqué le genre, les DéSAXés sont quatre musiciens  (Samuel Maingaud, Guy Rebreyend, Frédéric Saumagne, Michel Oberli) qui ont pris la définition du verbe jouer, au pied de la lettre !
 Tous premiers prix de conservatoire, ils ont  vite renoncé aux salles de concerts classiques et aux pupitres pour donner libre cours à leur fantaisie débridée. Avec leurs précédents spectacles « Sax Machine » ou « Sea, Sax & Fun », ces saltimbanques dans l’âme ont montré l’étendue de leur répertoire et de leur humour en revisitant à leur sauce des « standards » du lyrique, du jazz, du rock, de la variété ou de la pop. Cette fois, pour leur dernière création « Mystère Sax ou l’incroyable histoire de l’inventeur du saxophone », ils ont choisi de célébrer le bicentenaire de la naissance d’Adolphe Sax (en 2014). Un anniversaire mis en scène par Philippe Martz et orchestré à la manière d’un film muet et burlesque (avec des dialogues défilant sur un écran). L’histoire débute dans l’atelier du facteur d’instruments. Ce dernier, installé devant un bureau renversé, écrit à son ami Hector Berlioz, reçoit la visite d’un huissier puis de cambrioleurs. Les gags s’enchaînent alors à un rythme plus soutenu. On retiendra notamment une belle interprétation des « Feuilles mortes » tandis que les musiciens marchent sur des partitions éparpillées sur le sol, un délirant tour du monde en montgolfière,  un numéro détonnant de beuverie musicale, un concert de batterie sur saxophones…et des morceaux qui passent allègrement de « La Moldau » de Smetana à «Comme d’habitude », du «Vol du bourdon » de Rimski-Korsakov à « La danse des canards ».  Le tout sous l’œil bienveillant d’Adolphe Sax dont le portrait géant trône sur la scène. Assurément, pour ces virtuoses du saxophone, souffler… c’est jouer !
Annie Grandjanin

Jusqu’au 12 janvier 2014, du mercredi au samedi à 19h30, matinée le dimanche à 15 h, au Vingtième Théâtre, 7, rue des Plâtrières, 75020 Paris. Tél. : 01.48.65.97.90. www.vingtiemetheatre.com