2 juil. 2019

Rotterdames: entre rock sombre et pop aérienne

(c) Waap.fr
Le nom de l'album est un clin d'oeil à la chanson de Christophe, mais au singulier.
Et singulier, le trio pop-rock Rotterdames (Antoine Boisseau au chant et à la guitare, Louis Le Peltier à la batterie et Valentin Lisotti à la basse) l'est à plus d'un titre.
A contre-courant des tendances de ces dernières années, il chante en français et a enchaîné une bonne centaine de concerts avant d'entrer en studio avec Thierry Chassang (Tryo, Oxmo Puccino...) pour enregistrer les dix morceaux de "Paradis Perdu".
Un premier opus pop-rock qui sonne déjà comme un "classique", tout en affichant une évidente modernité.
Rencontre avec Antoine Boisseau, chanteur et auteur de ces histoires d'amour... qui finissent mal en général.


- "Paradis Perdu" joue beaucoup sur les contrastes, non ?
C'est vrai qu'il y a une alternance de moments très rock et de passages plus légers. Cela permet de montrer d'autres facettes du groupe.
Comme la chanson "Le train" qui sort un peu des rails, si on peut dire ?
Elle apparaît en effet comme un OVNI. Nous nous sommes d'ailleurs demandé si nous allions la garder. Elle fait penser à l'univers du fabuleux destin d'Amélie Poulain. J'aimais bien cette idée de voyage pour clore l'album.
Et celle de mélanger les genres en ajoutant du violoncelle ?
Quand nous avons commencé les prises avec Annie Le Prev qui joue du violoncelle sur "Le train", nous n'avions plus aucun doute, c'était tellement beau. Elle travaille au Conservatoire du Mans et elle est arrivée avec ses partitions. Au bout d'un moment, elle les a mises de côté et la magie s'est installée dans le studio.
Faire du rock en français, c'est un acte de résistance ?
Même si j'apprécie le répertoire anglo-saxon, j'ai toujours aimé écrire en français. Cela me permet de jouer avec le texte.
Certains médias ont évoqué un côté vintage à propos de vos chansons. Vous êtes d'accord ?
J'aime le rock et la pop des années 60/70. On a essayé de recréer cette ambiance là. En même temps, on a fait en sorte que cela ne fasse pas poussiéreux.
Enchaîner les concerts avant d'enregistrer un album, c'est aussi une manière de travailler "à l'ancienne"?
Nous avons donné beaucoup de concerts dans notre ville, au Mans. Nous avions déjà sorti deux EP dont l'un était plus une démo. Lorsque nous avons contacté des labels, on nous a parfois reproché un manque de réalisation, de parti-pris. Pour ce projet d'album, il nous paraissait essentiel de roder les titres sur scène. Cela nous a amené à revoir certains arrangements comme ceux de la chanson "Paradis perdu" qui, au départ, étaient plutôt groovy tendance disco.
C'est vrai que le groupe est né sur les bancs d'un lycée ?
Tout-à-fait. Au début nous étions quatre. L'un des musiciens est parti faire médecine et nous nous sommes retrouvés en trio. Puis la question s'est posée de rester amateurs ou d'aborder ce métier de manière plus professionnelle. Du coup, il y a eu des changements et je suis le dernier des mousquetaires d'origine !
Vos parents étaient d'accord ?
Avant, les parents disaient "passe ton bac d'abord". La barre est plus haute aujourd'hui ! Moi, j'ai obtenu un master d'assurances et finances. C'était le deal.
Vous avez signé les textes des chansons mais les musiques ont été composées par le groupe ?
Cela m'a semblé cohérent d'écrire seul les textes que je dois défendre sur scène. Pour les musiques, j'ai donné quelques idées mais, au final, c'est un travail collégial.
Apparemment vos histoires d'amour sont souvent contrariées ?
Lorsque tout va bien, je n'ai pas vraiment envie d'en parler. La douleur présente plus d'aspérités.
Qui est le musicien qui vous rejoint parfois sur scène ?
C'est Sullivane Albertini qui joue les parties pianos, orgues et violons sur l'album. C'est un peu notre quatrième membre...

- Album "Paradis perdu" (ALV/Syncope Prod/Socadisc/Believe), disponible depuis le 11 janvier 2019. 
En tournée: concert: le 6 juilet 2019, Festival Rocka'Vib, à Vibraye, le 22 novembre à Tours (Les 3 Orfèvres), le 1er décembre à Colombes (SMAC Caf'Muz)...