9 sept. 2019

Fabien Martin: "En amour, il faut apprendre l'impermanence des choses..."

(c) Mike Ibrahim
Depuis "Ever Everest", sorti en 2004, ses productions se comptent à peine sur les doigts d'une main. Fabien Martin n'est pas un homme pressé. Pas un boute-en-train non plus ! Chez lui, l'humour est toujours sous-jacent,  tout comme les sentiments que cet auteur-compositeur décrit avec pudeur.
Son nouvel opus ".aMour(s) aux sonorités pop, a été entièrement enregistré dans l'intimité de son studio. Des chansons entrecoupées d'extraits de "Scènes de la vie conjugale" d'Ingmar Bergman qui racontent la naissance et la fin d'une histoire d'amour.
De "Nina Myers" (référence à l'un des personnages de la série "24 heures chrono") à "L'amour serait presque parfait" en passant par le subtil et poétique "Nuages", Fabien Martin nous livre sans doute son disque le plus personnel. Le plus exaltant aussi...


Peut-on parler d'album-concept, même si le terme est parfois galvaudé ?
Un concept fait appel à la création et cet album est tout sauf une création. Je ne me suis pas levé un matin en me disant je vais faire un disque. La plupart des chansons étaient déjà là. Je suis juste allé les chercher.
On a pourtant l'impression qu'elles ont été écrites et composées pour ce projet ?
Cela tient à la réalisation. Le son a été fait en un mois et tout a été enregistré avec les mêmes musiciens. J'avais en tête les images de ce film avec Rosanna Arquette où l'on voit des enfants grandir, sous l'oeil du même réalisateur. En amour, il faut apprendre l'impermanence des choses. Écrire permet de faire remonter des souvenirs, des envies. C'est un peu comme une autopsie. On voit que l'amour est là mais il est un peu mort. L'idée est de trouver comment il est mort...
Pourquoi as-tu choisi ces extraits de "Scènes de la vie conjugale" de Bergman ?
Pour être franc, j'avais une autre idée au départ mais c'était compliqué alors que lorsque je me suis adressé à la Fondation Bergman, j'ai obtenu les droits en quelques semaines. Finalement, je trouve que ça colle bien parce que c'est un vrai dialogue.
Dans l'intermède "Lola pleure", c'est ta fille que l'on entend, non ?
Oui. J'étais en train d'enregistrer des maquettes et ma fille qui avait 6 mois s'est mise à pleurer. J'ai retrouvé la maquette. Je n'ai pas recréé ce moment, il était là.
Est-ce que "a.Mour(s) puise dans une histoire personnelle ?
Il n'y a pas tout moi... mais tous les sentiments sont vrais ! Ce que j'ai écrit me correspond, même si je n'ai pas tout vécu. Ce qui est propre à chacun, c'est la manière de ressentir et de vivre les mêmes situations. Je n'ai pas écrit cet album pour crier ma douleur. C'est juste un point de vue, un angle.

Tu as volontairement composé des musiques plutôt enjouées ?
Je ne voyais pas l'intérêt de rajouter du noir sur du gris !
Même si le propos est pessimiste, on sent qu'il n'est jamais totalement désespéré ?
Peut-être que l'amour commence quand il n'y a plus de passion ? Que c'est juste un truc organique et chimique. Dans ma vie, je suis davantage dans le ressenti que dans l'analyse.
Il faut faire confiance à la vie. Je ne fais jamais d'album sans espoir. La fin d'une histoire, c'est forcément le début d'une autre...

- album ".aMour(s) (Littoral Records/L'Autre Distribution), disponible le 20 septembre 2019.





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